jeudi 30 août 2012

La « torche » atlas V irradie la nuit ocre de Cap Canaveral sous les yeux des alligators


La photo de mon collègue : Julian Leek, resté sur le VAB.
[ Cape Canaveral, August 30th 2012, © (rke), english below ] – Savez-vous comment un alligator (ou à défaut un crocodile) peut voir un décollage de fusée ? Pour m’en rendre compte, je me suis rendu le plus proche possible d’Atlas sur la base militaire de l’US Air Force de Cap Canaveral. La NASA m’a débarqué en bordure d’une route qui longe une berge (NASA Causeway) avec de chaque côté deux lagunes, dont l’une donne pile en face de la fusée. En prenant précaution de voir si je ne suis pas accompagné d’alligators (on ne sait jamais, l’autre soir, au même endroit, j’en avais aperçu les yeux. Si, si, c’est vrai), j’installe mon attirail, appareil à photo sur le trépied et caméra vidée sur mon sac à dos posé à même l’herbe. Comme ça, vous aurez la sensation de voir la fusée… comme un alligator. Bras tendu et pouce levé à hauteur des yeux, la fusée apparaît sur le bout de mon doigt. Autour de ce bout de roquet, les projecteurs s’entrecroisent et laissent leur faisceau lumineux trainer dans les nuages. Atlas, un peu comme une vedette de cirque se laisse briller dans ce ciel noir cirage avec un plafond de nuages au-dessus d’elle. Ah, rien que ça, vaut déjà la chandelle d’être vécu. Les moteurs s’allument, une étincelle bien perceptible même au loin (5,6 km à vol d’oiseau) jaillit en dessous d’Atlas. Cette fois, elle se bouge. Ma vidéo reste stable, malgré un léger vent chaud qui se lève. La rocket s’élève en douceur, illumine déjà tout l’horizon. Visible loin à la ronde, aucun son n’est encore perceptible. Mais, cinq secondes plus tard, le bruit toujours craquant parvient à nos oreilles. Sans que le sol ne tremble, ce n’est qu’une petite fusée. La torche lumineuse s’enfouit sous la nappe de nuages, ressort d’un autre côté, réapparaît à nouveau. Ce n’est bientôt plus qu’une petite étoile mélangée parmi d’autres. L’alligator que je suis l’a vu de ses deux binocles. Atlas est partie d’une réserve naturelle sans laquelle il y aurait eu là, où nous sommes, des pâtés d’hôtels et de béton. Et où il n’y aurait pas eu d’alligators…

The Atlas V « torch » radiates the ocher night of Cape Canaveral under the eyes of alligators
Phot by : Julian Leek
View like an alligator.
- Photo : rke
Do you know how an alligator (or crocodile, by  default) can see a rocket take off ? For realizing, I went as close as possible to Atlas on the Cape Canaveral Air Force Station. NASA landed me on the edge (not on the Moon) of a river (NASA Causeway) along on each side with two lagoons, one of which looks right in front of the rocket. Taking care to see if I'm not with alligators (let us be careful, the other night, in the same place, I had seen theis eyes, of alligators. Yes, yes, it's true), I set my gear (my Canon 1D Mark photo and 70-300 2.8 zoom) on my tripod and video camera on my backpack laid on the grass. So, you will have the sensation of seeing the rocket ... like an alligator (hi, hi, hi).
Photo : rke
Arm outstretched and thumbs up to eye level, the rocket is on the tip of my finger. Around that spacecraft, projectors intersect and leave them hang light beam in the clouds. Atlas, like a star circus leaves shine in the sky black polish with a ceiling of clouds above it. Ah, only that event worth the effort already being lived. A flintlock is noticeable far away. The engines ignite the sky. 
Atlas is now perceptible about 4 miles (as the crow flies). My video remains stable, despite a slight warm wind rises. The rocket rises gently illuminates the whole horizon already. Visible for miles around, no sound is still noticeable. But five seconds later, the sound always cracking reaches our ears. Naturally without shaking the soil, because it’s a small rocket. The torch light is buried under the layer of clouds, spring on the other side, appears again. It ‘s soon mixed a small star among others.. stars. The alligator (that I’m) saw by its two binoculars an Atlas lift-off of on a nature reserve, without which there would have been there (where we are standing), hotels and blocks of concrete. And where there would have been no alligators ...
The video by rke

Les photographes aboient la fusée Atlas à la base militaire de Cap Canaveral


Je suis à une centaine de mètres de la fusée. - Photo prise par : Julian Leek
[ Cape Canaveral, August 29th 2012, © (rke), english below ] – « Ouh, ouh ! Ouh, ouh ! », mais qu’est-ce qu’il fait mon collègue photographe Julian Leek à vociférer comme un chien sur son trépied ? Je m’inquiète, m’approche de lui et constate qu’il règle un câble.
-T’a un tournevis ?
- Bien sûr, mon petit couteau suisse
C'est par là que
s'échapperont les
flammes. Photo : rke
Jour J-1.
Photo : rke
Soulagé, Julian démonte sa petite boîte électronique pour régler son micro. Un micro ? Ben oui, pour déclencher les images lors du décollage de la fusée Atlas. Nous somme à environ 100 m de la fusée, on ne va tout de même pas rester à griller comme des poulets lors du lancement ! Trêve de plaisanterie, nous sommes en ce moment en train d’installer des boîtes à photos, avec, pour « déclencheur », le son. C’est grâce à elles en effet qu’on obtient les fameuses images si proches du lieu de lancement. La NASA nous a amenés là, on est une dizaine de photographes sur ce pas de tir  41 de l’US Air Force. Voilà. C’est fait, les appareils à photos sont dans leur coin. Certains les protègent avec des gobelets en plastique, d’autres, mieux outillés avec du matériel plus performant, des boîtes en bois.
Ah, qu’est-ce qu’on est bien si proche de cette fusée. On pourrait presque la toucher. A demain matin jeudi 4h05 sur place (10h05 en Suisse) pour le décollage. Ici, il fera encore nuit.

- Photos : à suivre

My collegues, Julian Leek (right) and Alan Waters
 - Photo : rke
The photographers bark the rocket Atlas at the Cape Canaveral Air Force Station
« Ouh, ouh ! Ouh, ouh ! ». What’s is happen ? Julian Leek, my colleague photographer, scream like a dog on his tripod ? I’m surprised, going to him and see he is adjust a cable.
Jeff Seibert is always ready.
- Photo : rke
- Have you a screwdriver?
- Of course, I’ve my little Swiss Army knife
Relieved, Julian belies its small electronic box to adjust the microphone. Why a microphone ? Yeah, obviously to trigger on photos when the Atlas rocket lift-off ! We are about 30 feet from the rocket and we aren’t goeing stay there like grilling chicken at the launch ! Truce of joke, we are currently in the process to installing picture-boxes with the cameras with we can taken the famous images so close to the launch site. NASA has brought us on that site and we are a dozen photographers on the Cape Canaveral Air Force Station. So, our work is done. The cameras are in their corner. Some photographers protect their zoom with some plastic cups. Others, better equipped with more powerful hardware, like wooden boxes.
Ah, we are well near that rocket. You could almost touch it. At tomorrow 4:05 Thursday morning on site (10:05 Switzerland) for takeoff. Here, it will still be night.

- Photos : following

mardi 28 août 2012

Atlas V sort de son gîte et roule vers son pas de tir


Tout à gauche, le VAB, puis la tour de lancement d'Atlas, le pas de tir et tout au fond (à droite) l'ancien pas de tir de la navette. - Photo : rke
[ Cape Canaveral, August 28th 2012, © (rke), english below ] – Après le passage d’Isaac, le soleil a fait une apparition remarquée ce mardi 28 août sur le centre spatial laissant de gros cumulus orageux au loin. La NASA, qui avait remisé sa fusée Atlas V-401 (on dit aussi Atlas 5) par précaution suite au passage de la tempête, a décidé de la ressortir de son hangar jusque sur son pas de tir. Une bonne occasion pour moi de ne pas louper l’événement. L’événement ? Ben oui, ce n’est pas courant de voir rouler une fusée comme un escargot. Me voilà donc sur la base aérienne militaire de l’US Air Force avec un panorama saisissant. Nous sommes à quelques dizaines de mètres de l’océan Atlantique, à l’arrière du centre spatial, là où il n’y a que les alligators qui osent y ramper.
- Photo by : Julian Leek
Atlas V (qui mesure 58,3 m de hauteur) sort donc de sa tour par la droite, se dirige sur le pas de tir quelque 1 km plus loin en mettant environ une bonne vingtaine de minutes. C’est en tous cas ce que j’ai compté. Après un trajet rectiligne, elle doit encore bifurquer à l’équerre pour se faufiler sur l’emplacement de décollage en béton. Là elle attend demain mercredi son heure de vérifications des réservoirs et du reste. Avec tout autour, vous aurez sans doute deviné, les quatre tours de guidages anti-foudre des éclairs en cas d’orage.
C’est bon, elle est à son poste (Complex 41), droite comme un « i » et fière comme une Américaine.

- Article à venir : balade futuriste avec le directeur de la NASA, Charles Bolden

Atlas V going out of its logging and rolls on its launch pad

Atlas V waits its take-off for this Friday August 30, 4:04 a.m.
- Photo : rke
After the crossing of Isaac on the neighborhood (euh, across the Florida), the sunshine is coming on the space center with a large cumulus storm far away. NASA, which had stored its Atlas V rocket-401 (also say Atlas 5, too) as a precaution following the passage of the storm, decided to come out of its hangar onto its launch pad. A good opportunity for me to follow this event. An event ? Yeah, it's not uncommon to see a rocket ride like a snail. So I’m on the Cape Canaveral Air Force Station with a stunning panorama. We are a few dozen meters from the Atlantic Ocean, on the back side of the space center, where there are the only alligators who dare to crawl.
Atlas V (measuring 191,2 feet height) therefore leaves the tower on the right, moves to the shooting about 0,7 mile further by putting about a good twenty minutes. It’s in any case what I expected. After a straight path, it still has to fork bracket to sneak off to the location. There the rocket awaits tomorrow Wednesday its time checks tanks and the rest. With everything around you probably guessed, the four towers guides anti-lightning flashes in thunderstorms.
This is good, Atlas V is on its pad (without iPad), straight as an "i" and proud like an American.

- Following : futuristic stroll with the NASA director, Charles Bolden

La vidéo
by rke

Pas de soucis sous la tempête Isaac


Je suis où il y a la flèche rouge. Photo : NASA
[ Cape Canaveral, August 27th 2012, © (rke), english below ] – Suite au décès de Neil Armstrong, je dois carrément changer mon programme aux USA. Initialement j’avais prévu faire un saut au Texas, mais, la faute à l’Ouragon Isaac qui passe dans le coin – précisément par la Louisiane et l’Alabama, je reste sur place à Cap Canaveral. Comme les obsèques de Neil ont lieu dans le Nord à Cincinnati (Ohio) ce vendredi, je vais devoir speeder, car jeudi matin tôt à 4h04, la NASA prévoit une nouvelle tentative de lancement d’Atlas V.
Cela dit, même si nous sommes bel et bien sous la tempête, nous n’en ressentons pas trop les effets. De fortes pluies, un peu de vent. De quoi rester cloué à l’hôtel et avancer le boulot pour sortir le magazine RTS 9 de Swiss Engineering de septembre.

Il pleut bien, mais pas fort.
Photo : rke
No fears under Isaac
A few days after the death of Neil Armstrong, I have totally changed my program in USA. Initially I had planned to make a jump-driving to Texas, but that savvy Isaac Ouragon passing in the neighborhood - precisely Louisiana and Alabama - I stay at Cape Canaveral. As Neil's funeral took place in the North Cincinnati (Ohio) on this Friday, I'll have speeder since early Thursday morning at 4:04, NASA plans to launch a new attempt Atlas V.
However, even if we are indeed under the storm, we don’t feel the effect too. Heavy rain, a little wind. What stay nailed to the hotel and move the work to write the magazine Swiss Engineering RTS of this September.