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samedi 27 avril 2019

« Explosion » de Dragon-Test : SpaceX manque de transparence quand ça va mal

Image prise par Craig Bailey du Florida Today le 20 avril 2019. - Photo © Craig Bailey.
Orange smoke is seen above SpaceX's facilities.
[Cap Canaveral, April 26, 2019, rke - English below] - Le soi-disant incident – en réalité une « explosion » – lors de l’essai de la capsule Dragon de SpaceX, samedi 20 avril, préoccupe non seulement en haut lieu les autorités du centre de la Floride (Comté de Brevard), mais également tout un chacun. D’une part, parce qu’un autre décollage de SpaceX (d’ailleurs repoussé de 6 jours), est programmé pour mercredi 1er mai 2019 à 10 h locale (16h suisse). Ce nouveau tir est davantage attendu, car la fusée Falcon embarque en son sommet également une : capsule Dragon. Les essais statiques ordinaires du premier étage du lanceur de CRS-17 (photo ci-dessous) se sont fait attendre ce vendredi 26 avril, ce qui a alimenté encore le suspense. Essai de moteur qui, finalement, s’est déroulé parfaitement ce samedi 27 avril.
Certes, la capsule de CRS-17 n’est pas la même que celle qui a explosé, mais la population fait un amalgame entre l’un et l’autre vaisseau spatial. Et il y a une grande différence ! La capsule (camion) est chargée d’amener du matériel pour la Station spatiale internationale ISS par un autre « aiguillage » en étant accrochée à son arrivée par le bras robotique de la « locomotive » ISS. Tandis que la « capsule-astronaute », un peu plus cossue, s’amarre seule à l’ISS par une autre « voie » spatiale.

L'hydrazine et le tétroxyde d'azote
La capsule Dragon Demo-1. On la reconnaît avec ses nervures dans le bas.
Lesquelles contiennent les moteurs SuperDraco, intégrés.
Photo : Roland J. Keller, 1er mars 2019. Décollage : cliquez ici
Pour revenir à l’« explosion » en question, la fumée brunâtre qui s’est en dégagée, « aurait envoyé des composés chimiques dangereux dans l’environnement ». Ce n’est pas moi-même qui le relève, mais le très sérieux quotidien Florida Today (voir copie ci-contre) qui l’annonce dans son édition de vendredi 26 avril 2019 : « Les propergols de la capsule Crew Dragon – conçus pour fournir avec soin les tirs des moteurs pendant les anomalies de décollage et pour naviguer dans l'espace – sont beaucoup plus dangereux que ceux utilisés pour le lancement typique. L'hydrazine et le tétroxyde d'azote utilisés le samedi 20 avril sont appelés fluides hypergoliques, ce qui signifie qu'ils réagissent violemment lorsqu'ils entrent en contact les uns avec les autres. Ils sont utilisés dans les fusées et les engins spatiaux depuis des décennies parce qu'ils peuvent être stockés sur une longue période de temps et restent fiables. »

Florida Today. April 26, 2019.
Toxique oui. Dangereux au loin, non
La fumée qui s’est dégagée sur le tir d’essai de samedi 20 avril était donc bien toxique, du moins pour ce qui est les alentours. Comme SpaceX et la NASA sont bien conscients des risques encourus, c’est pour cela qu’ils sont très sévères en nous empêchant d’assister (journalistes étrangers, comme Américains) à ces tests. Les images de Craig Bailey qui ont fait le tour de monde où l’on voit la fumée orange et des baigneurs (voir ci-dessus), ont été prises de très loin, environ 20 km au téléobjectif, d’où cette impression d’être proche. N’empêche que l’affaire « explosion Crew-Dragon » va faire couler encore beaucoup d’encre. D’autant plus que les dirigeants du programme spatial (surtout SpaceX) restent muets sur le déroulement de l’explosion. D’habitude si ouverte à donner des informations lorsque tout va bien (quoique), la société SpaceX ne fait pas tellement preuve de transparence médiatique lorsque tout va mal. Certes, on va faire preuve de patience en attendant le rapport final sur les causes de cette catastrophe. Mais un déroulement des faits aurait déjà pu atténuer nos soupçons. De quoi ? De cachotteries…

Boeing se frotte les mains
Évidemment, l’espoir de voir s’envoler les prochains astronautes américains de Cap Canaveral cette année s’amenuise. Ce qui profite un peu à la concurrence, Boeing, qui, avec sa capsule (aussi conique) « CST-100 Starliner Orbital Flight Test » pourrait s’envoler dès le 17 août au bout d’une fusée Atlas 5, de United Alliance, la concurrence à SpaceX. Je dis bien pourrait.
Hey, où est la concurrence ? Entre Chinois et Américains ou entre les « acteurs spatiaux de l’Oncle Sam » eux-mêmes ?


  • Mon pronostic pour le décollage de Crew-Dragon Demo-2
    (avec astronautes) : mi-février 2020. Les paris sont ouverts !

Dragon-Test "Explosion":
SpaceX lacks transparency when things go wrong
Intégrés à Dragon, les moteurs SuperDraco ont bien fonctionné lors des essais de 2015. Mais pas ceux du 20 avril 2019.
Integrated with Dragon, the SuperDraco thrusters performed well in the 2015 tests. But not the ones of April 20, 2019.
- Photo : SpaceX
[Cape Canaveral, April 26, 2019, rke] - The so-called incident - actually an "explosion" - during the SpaceX's Dragon Test Capsule on Saturday, April 20, is of great concern not only to the authorities in Central Florida (Brevard County), but also to everyone else. First, because another SpaceX takeoff (which has been postponed by 6 days) is scheduled for Wednesday, May 1, 2019 at 10 am local time. This new launch is more expected, as the Falcon rocket also carries a Dragon capsule at its top. The regular static tests on the first stage of the CRS-17 launcher (photo opposite) were delayed this Friday, April 26, which further fuelled the suspense. Engine test which, finally, went perfectly this Saturday, April 27.
Non, ce n'est pas Crew-Dragon Demo-1, mais un modèle
qui sert de tests opérationnels au Port Cap Canaveral.
No, it's not Crew-Dragon Demo-1, but a model which is used
as operational tests at the Cape Canaveral Port. - Photo : rke
Of course, the CRS-17 capsule is not the same as the one that exploded, but the population makes an amalgam between one and the other spacecraft. And there is a big distinction! The capsule (truck) is responsible for bringing equipment for the ISS through another "switch" by being attached when it arrives by the robotic arm of the ISS "locomotive". While the more affluent "astronaut capsule" docks alone to the ISS through another space "path". 

Hydrazine and nitrogen tetroxide
To return to the "explosion" in question, the brownish smoke that emerged from it "would have sent dangerous chemical compounds into the environment". It is not me who is noting it, but the very serious daily Florida Today (see copy opposite) which announces it in its edition of Friday, April 26, 2019:  “The special propellants for the Crew Dragon capsule – designed to carefully supply engine firings during liftoff anomalies and navigate the craft in space – are far more dangerous than those used for the typical launch. The hydrazine and nitrogen tetroxide used Saturday are called hypergolic fluids, meaning they react violently when they come in contact with one another. They have been used in rockets and spacecraft for decades because they can be stored over a long period of time and still be reliable.”

Toxic, yes. Dangerous in the distance, no
The fumes that were released during the test firing on Saturday, April 20, were therefore very toxic, at least in the surrounding area. As SpaceX and NASA are well aware of the risks involved, that is why they are very strict in preventing us from attending these tests (foreign journalists, like Americans). The images of Craig Bailey who went around the world with orange fumes and bathers (see above), were taken from a very long distance, about 13 miles by telephoto lens, hence the feeling of being close. Nevertheless, the "Crew-Dragon explosion" case will still be a hot topic. Especially since the leaders of the space program (especially SpaceX) remain silent about the course of the explosion. Usually so open to giving information when everything is going well (but not so well), SpaceX does not show much media transparency when everything goes wrong. Certainly, we will be patient while waiting for the final report on the causes of this disaster. But a course of events could have already allayed our suspicions. Of what? Of what? Of hiding....

Boeing benefits
Of course, the hope of seeing the next American astronauts from Cape Canaveral fly away this year is dwindling. This is to the advantage of the competition, Boeing, which, with its (also conical) capsule "CST-100 Starliner Orbital Flight Test" could fly away on August 17 at the end of an Atlas 5 rocket, from United Alliance, the competition to SpaceX. I mean, could.
Hey, where's the competition? Between Chinese and Americans or between the "Uncle Sam's space actors" themselves?
  • My prognosis for the takeoff of Crew-Dragon Demo-2 (with two astronauts): 
    mid-February 2020. The bets are on!

jeudi 25 avril 2019

Entre tornade, haute couture spatiale et anniversaire

[Titusville, April 25, 2019, rke. English below] – Après deux lancements - Falcon Heavy 1ervol commercial Arabsat le 11 avril en Floride et Antares NG-11 Cargo le 17 avril en Virginie - j’ai eu l’occasion de rouler un bon bout de chemin de Wallops (Est de Washington) à Cap Canaveral : 13 heures, 870 miles (1’400 km) en ce vendredi 19 avril 2019. De quoi traverser toute la Virginie puis les Caroline du Nord et du Sud puis la Géorgie, avant d’atteindre la Floride.
À hauteur de Rocky Mount, j’ai, à ma grande surprise, reçu un SMS « Alerte tornade » (voir photo ci-contre). Habitué en Suisse à recevoir de fortes précipitations, je n’ai pas trop tenu compte des trombes d’eau se déversant sur nos véhicules. Néanmoins, je me suis quand même arrêté dans un Cracker Barrel, restaurant bien connu et apprécié des touristes. Et j’ai attendu que ça se passe….Puis j’ai repris la route tout de même inquiet de voir de grosses branches d’arbres s’envoler sur l’autoroute. D’un seul coup la tempête s’est arrêtée. Après un arrêt dans un hôtel Best Western en Caroline du Sud, j’ai repris mon trip en traversant la Géorgie pour arriver à Melbourne (en Floride, Sud de Cocoa Beach) samedi 20 avril.

Je louperai le lancement de Dragon CRS-17
Entre-temps, le lancement de SpaceX Dragon CRS-17 prévu ce jeudi 25 avril a été repoussé au mardi 30 avril. Malheureusement, je ne pourrai pas prolonger. On séjour, question de coûts. N’empêche que ce trip aura été une sacrée belle aventure. J’ai eu une l’occasion de fêter mon 36e anniversaire (heu, pardon, mon 63e) avec mon collègue Gerard van de Haar et une ancienne employée du Kennedy Space Center (KSC) qui m’a offert une mini-plaquette avec insigne de la mission sur le vol tragique STS 107 de Columbia. Sur cet insigne figure plus précisément un morceau du revêtement de la soute d’une navette « Payload Bay Liner ».  Comme j’en avais reçu un morceau lors de Jean Wright en avril 2018 : « Haute couture spatiale : la broderie intérieure des navettes » : cliquez ici

STS 107 : hommage aux sept astronautes décédés
Pour rappel, le 1er février 2003, la navette spatiale américaine s’est désintégrée dans l’atmosphère au-dessus du Texas et de la Louisiane tuant ses sept astronautes à bord. La perte de ce vaisseau est due à un morceau de mousse isolante qui s’est de la taille d'un petit porte-documents s'est détaché du gros réservoir externe (oxygène & hydrogène liquide). Le débris a percuté le bord d’attaque de l’aile gauche de la navette, causant un trou sur le bouclier thermique de l’engin spatial, lequel protège la navette de la chaleur lors de la rentrée de l’atmosphère.
Un événement qui, à l’époque, et même aujourd’hui encore muse un grand émoi aux USA. La tragédie de Columbia rappelant celle de la navette Challenger qui a explosé en vol, 72 secondes après son décollage.
Les fleurs de Wallops le 19 avril 2019. - Photo : rke
Between Tornado, Space Patchwork
and Birthday
Estern Shore New of:
Saturday, April 20, 2019
Titusville, April 25, 2019, rke ] – After two launches - Falcon Heavy 1st Arabsat commercial flight on April 11 in Florida and Antares NG-11 Cargo on April 17 in Virginia - I had the opportunity to drive a long way from Wallops (East Washington) to Cape Canaveral: 13 hours, 870 miles on Friday, April 19, 2019. Enough to cross all of Virginia, then North and South Carolina, then Georgia, before reaching Florida.

A sign bearing my name in South Carolina.
- Photo : rke
At Rocky Mount, to my great surprise, I received an SMS message "Tornado Alert" (see photo opposite). As I am used to receiving heavy rainfall in Switzerland, I did not take too much into account the water downpours pouring onto our vehicles. Nevertheless, I still stopped in a Cracker Barrel, a restaurant well known and appreciated by tourists. And I waited for it to happen... Then I went back on the road anyway worried about seeing big branches of trees flying off the highway. Then all of a sudden the storm stopped. After a stop at a Best Western Hotel in South Carolina, I resumed my trip across Georgia to Melbourne (Florida, South of Cocoa Beach) on Saturday, April 20.

I'll miss Dragon CRS-17 launch
In the meantime, the launch of SpaceX Dragon CRS-17 scheduled for Thursday, April 25 has been postponed to Tuesday, April 30. Unfortunately, I will not be able to extend. On stay, question of costs. Still, this trip was quite an adventure. I had an opportunity to celebrate my 36th birthday (uh, sorry, my 63rd) with my colleague Gerard van de Haar and a former employee of the Kennedy Space Center (KSC) who offered me a mini-packet with a badge from the mission on the tragic flight STS 107 from Columbia. More precisely, this badge shows a piece of the cargo hold lining of a Payload Bay Liner shuttle.  As I received a piece of it during Jean Wright  in April 2018: "Haute couture spatiale : la broderie intérieure des navettes": click here, in English, too

STS 107: Tribute the Seven Lost Astronauts
As a reminder, on February 1, 2003, the American space shuttle disintegrated into the atmosphere over Texas and Louisiana, killing its seven astronauts on board. The loss of this vessel is due to a piece of insulating foam that has become the size of a small briefcase and has separated from the large external tank (oxygen & liquid hydrogen). The debris struck the leading edge of the shuttle's left wing, causing a hole in the spacecraft's heat shield, which protects the shuttle from heat as it re-enters the atmosphere.
An event that, at the time, and even today, is still stirring up a great stir in the United States. The Columbia tragedy reminiscent of the Challenger shuttle that exploded in flight 72 seconds after takeoff.

jeudi 18 avril 2019

Entre paysannerie et fusées, la Virginie a aussi sa « planète » MARS

Derrière l'alignée d'arbres, la fusée Antares, déjà visible très au loin. Mais visible quand même.
Une chance pour ces paysans ? - Photo : rke
[Wallops, Virginia, April 18, 2019. English below] – Évidemment, cette fusée n’a rien à voir avec les modernes lanceurs de SpaceX. Antares (anciennement Taurus II) est un lanceur de classe moyenne MCSLV (Medium-Class Space Launch Vehicle), qui peut placer des satellites d’environ 8 tonnes en orbite basse. Ce n’est pas beaucoup par rapport aux fusées concurrentes Falcon ou Ariane V, mais suffisant pour donner à la Virginie une raison de prospérer économiquement. La « planète » MARS (Mid-Atlantic Regional Spaceport) – pas la planète rouge – s’appuie en effet sur plus de 55 ans d'expérience acquise au cours de plus de 16’000 tirs de fusées lancées depuis le centre de vol Wallops de la NASA. Il s’agit donc d’une alternative compétitive pour un accès spatial réactif, économique, fiable et adapté aux missions.
Lancement d'Antares le 17 avril 2019. - Photo : rke
Le premier vol du lanceur Antares a eu lieu le 21 avril 2013. Mais le 28 octobre 2014, le cinquième vol du lanceur est victime d'une défaillance de la propulsion principale du premier étage, quelques secondes après le décollage. Orbital Science Corporation (OSC), le constructeur du lanceur, décide alors de remplacer le moteur NK-33 à l'origine de la défaillance du lanceur par un moteur également russe RD-181. Depuis près de cinq, les fusées Antares décollent donc de MARS. Les fusées étant ainsi conçues pour lancer le cargo spatial Cygnus (Cygne) chargé d'assurer une partie du ravitaillement de la Station Spatiale internationale ISS en pièces de rechange et consommables pour les astronautes. Une aubaine pour OSC qui a été sélectionnée par la NASA dans le cadre de son programme de réductions de coûts (COTS) dont l'objectif était alors de confier à des opérateurs privés une partie des tâches assurées par la navette spatiale américaine jusqu’à son retrait mi-juillet 2011. Le premier lanceur motorisé (Antares 230, CRS OA-5) a été lancé le 17 octobre 2016 (lire ici). Puis il y en a eu encore trois (CRS-8, 12 novembre 2017 – CRS-9, 21 mai 218 – NG-10, 17 novembre 2018) puis ce mercredi 17 avril 2019 NG-11. À noter que cette mission NG-11 est la dernière attribuée à OSC par la NASA dans le cadre d’un premier contrat réalisée en 2008. Un autre « paquet » de lancements de six missions est prévu, dont la suivante NG-12.

Entre poules et fusée. - Photo : rke
A la porte d'entrée du centre spatial de Wallops. - Photo : rke
Si le décollage d’une fusée Falcon de SpaceX à partir de Cap Canaveral est toujours aussi saisissant à voir, celui de Wallops l’est tout autant. Le lancement d’Antares ce mercredi 17 avril n’a pas manqué d’attirer la foule aux alentours du centre spatial Wallops Flight Facility. La route 175 qui mène aux côtes était bouchonnée 3 heures avant le décollage. Comparées aux côtes de Cap Canaveral, celles de Wallops sont plus difficilement accessibles le jour du lancement. Néanmoins, certains paysans des alentours ont la possibilité d’être presque en face du pas de tir. Certes, très loin, mais plus visible qu’en Floride. Le climat régional bien plus frisquet et tempéré du nord offre davantage de verdure, ce qui donne aux décollages une sensation presque agraire. Une symbiose entre terre et ciel.

List of my other Wallops trips-items:

The Wallops satellite antenna. - Photo : rke
Antares: between farming and rockets,
Virginia also has its MARS "Planet"
Launch of Antares on April 17, 2019. - Photo: rke
[Wallops, Virginia, April 18, 2019] – Obviously, this rocket has nothing to do with the modern SpaceX launchers. Antares (formerly Taurus II) is a medium-class MCSLV (Medium-Class Space Launch Vehicle) launcher, which can place satellites of about 8 tons in low orbit. This is not much compared to the competing Falcon or Ariane V rockets, but enough to give Virginia a reason to prosper economically. The "planet" MARS (Mid-Atlantic Regional Spaceport) - not the red planet. Building upon a 55-year legacy of experience gained during over 16,000 rockets launched from NASA Wallops Flight Facility, MARS provides a competitive alternative for responsive, cost effective, reliable, and mission capable Space Access.
Antares in the sky. - Photo : rke
The first flight of the Antares launcher took place on April 21, 2013. But on October 28, 2014, the launcher's fifth flight suffered a failure of the first stage's main propulsion, a few seconds after takeoff. Orbital Science Corporation (OSC), the launcher manufacturer, then decided to replace the NK-33 engine that caused the failure of the launcher with a Russian RD-181 engine. For nearly five years, Antares rockets have been taking off from MARS. The rockets are designed to launch the space cargo Cygnus, which is responsible for supplying spare parts and consumables for astronauts to the International Space Station. A godsend for OSC, which was selected by NASA as part of its cost-reduction program (COTS), the objective of which was to entrust private operators with some of the tasks performed by the American space shuttle until its withdrawal in mid-July 2011. The first motorized launcher (Antares 230, CRS OA-5) was launched on October 17, 2016 (read here). Then there were three more (CRS-8, November 12, 2017 - CRS-9, May 21, 218 - NG-10, November 17, 2018) and this Wednesday, April 17, 2019, NG-11. This mission is also the last one from the original Commercial Resupply Services (CRS) contract awarded to what was then Orbital Sciences Corporation in 2008. The NG-12 mission will be the first of at least six missions for the follow-on CRS-2 contract awarded in 2016. Another "package" of six mission launches is planned, including the next NG-12.
Hundreds of photographers, even for an Antares launch. - Photo : rke
If the takeoff of a SpaceX Falcon rocket from Cape Canaveral is still as striking to see as ever, so is Wallops. The launch of Antares on Wednesday, April 17, was sure to attract crowds in the vicinity of the Wallops Flight Facility Space Centre. Route 175 to the coast was blocked 3 hours before take-off. Compared to the coasts of Cape Canaveral, those of Wallops are more difficult to access on the day of launch. Nevertheless, some farmers in the surrounding area have the possibility of being almost in front of the firing point. Certainly, far away, but more visible than in Florida. The much colder and temperate regional climate of the north offers more greenery, which gives take-offs an almost agrarian feeling. A symbiosis between earth and sky.
Panorama of our site. - photo : rke

mercredi 17 avril 2019

NASA – Décollage d'Antares, mes premières images

Presque sur herb ! - Photos : rke
[Wallops, Virginia, April 17, 2019. English below] – Northrop Grumman a lancé une fusée Antares et le cargo Cygnus depuis la côte est de la Virginie mercredi, donnant le coup d'envoi d'un vol de deux jours vers la Station spatiale internationale, le deuxième des trois vols prévus en seulement trois semaines. Le décollage au Mid-Atlantic Regional Spaceport - MARS - à l'île Wallops de la NASA, en Virginie, a eu lieu comme prévu à 16 h 46 locale (22h46 Suisse).


NASA - Antares liftoff, my first images
[Wallops, Virginia, April 17, 2019] - Northrop Grumman has launched an Antares rocket and Cygnus supply ship from Virginia's eastern shore Wednesday, kicking off a two-day flight to the International Space Station, the second of three resupply flights planned in just three weeks. Liftoff from pad 0A at the Mid-Atlantic Regional Spaceport — MARS — at NASA's Wallops Island, Va., test facility came on time at 4:46 p.m. EDT (GMT-4), allowing the rocket to launch directly into the plane of the station's orbit — a requirement for rendezvous missions. The climb to space went smoothly and the 139-foot-tall Antares 230 rocket, powered by two Russian RD-181 first stage engines and a Northrop Grumman solid-propellant upper stage, put the Cygnus cargo ship into the planned preliminary orbit about nine minutes after liftoff.
After the liftoff. - Photos : rke


Le camion de l’espace (NG-11) prêt au décollage… de Virginie

Antares... au loin. Photo : rke
[Wallops, Virginia, April 17, 2019. English below] – Après un long et gratifiant périple avec ma fille Laura, de Cap Canaveral à Houston, puis en Virginie (Est de Washington), me revoilà opérationnel pour ce blog. Grâce à mes deux collègues hollandais Gerard van de Haar et Jacques van Oene qui m’ont aidé à récupérer mon appareil à photo à distance, j’ai pu obtenir mes images du lancement de Falcon Heavy Arabsat, lire ma précédente news (cliquez ici).
A l'entrée du bâtiment d'assemblage.
- Photo : rke
On the road with plane,
from Houston. And over
Washington by night (below)
- Photo : rke

Mon 4e lancement à Wallops
Me revoilà donc en Virginie pour mon 4epassage en tant que journaliste accrédité, après mes trips de presse « in situ » (2014 (ORB-2)2015 (OA-4), et 2016 (OA-5)) pour une mission cargo de la NASA (NG-11). Cette mission de Northrop Grumman Cygnus transporte des vivres et des expériences scientifiques à la Station spatiale internationale (ISS). Ce décollage utilise une nouvelle capacité de charge utile tardive qui permet d’embarquer les expériences sensibles à seulement 24 heures avant le décollage. Auparavant, toute la cargaison devait être installée dans le vaisseau environ quatre jours avant le lancement, ce qui créait des difficultés pour certains types d'expériences.
Mardi 16 avril, une équipe de reporters américains et nous trois étrangers (Gerard, Jacques et moi) avons eu droit à une visite du pas de tir et du hall d’assemblage de la fusée.

Départ ce mercredi 17 avril
Le décollage est donc prévu ce mercredi 17 avril à 16h46 (locale), 22h46 (heure suisse).

A space truck (NG-11) ready 
for departure from Virginia
Yes, it's me, Roland. - Photo : Jacques van Oene
Antares on the launch PAD - Photo : rke 
My badge.
[Wallops, Virginia, April 17, 2019] – After a long and rewarding journey with my daughter Laura, from Cape Canaveral to Houston and then to Virginia, I’m back online for this blog. Thanks to my two Dutch colleagues Gerard van de Haar and Jacques van Oene who helped me to retrieve my camera from a distance, I was able to get my images of the launch of Falcon Heavy Arabsat, read my previous news (click here). So here I am back in Virginia for my 4th visit as an accredited journalist, after my "in situ" press trips in (2014 (ORB-2)2015 (OA-4), and 2016 (OA-5)) for a NASA cargo mission (NG-11).
Why not ? - Photo : rke

New late-load capability
This Northrop Grumman Cygnus spacecraft scheduled to liftoff on April 17 carries supplies and scientific experiments to the International Space Station. It uses a new late-load capability that allows time-sensitive experiments to be loaded just 24 hours before liftoff. Previously, all cargo had to be loaded about four days prior to launch, creating challenges for some types of experiments.
- Photo . rke
On Tuesday, April 16, a team of American reporters and the three foreigners (Gerard, Jacques and I) were given a tour of the launch pad and the vehicle assembly hall. The takeoff is therefore scheduled for Wednesday, April 17 at 16:46 (local).
Inside. - Photo : rke

FLASHBACK : SpaceX Heavy-2, décollage, mes images

Photo taken by my remote camera Canon 60D. Le décollage avec mon appareil à distance Canon 60D. – Photo : rke
[Cape Canaveral, April 11, 2019, rke. English below] – La fusée Falcon Heavy-2 de SpaceX a décollé de Cap Canaveral jeudi 11 avril à 6:35 PM (East) (0h35, heure suisse). Ce lanceur le plus puissant du monde (70 mètres de haut, 27 moteurs et une capacité de charge utile de 64 tonnes) a embarqué le satellite de communication Arabsat-6A pour fournir des services de télévision, d'Internet, de téléphonie au Moyen-Orient et en Afrique du nord, et ce pour les quinze prochaines années.

FLASHBACK  :
SpaceX Heavy-2, takeoff, my images
2 hours before the launch.
- Photo : rke
Photo : rke
[Cape Canaveral, April 11, 2019, rke] – The world's most powerful launcher (70 metres high, 27 engines and a payload capacity of 64 tonnes) has loaded the Arabsat-6A communications satellite to provide television, Internet and telephone services in the Middle East and North Africa for the next 15 years. My images of the takeoff.



 




mercredi 10 avril 2019

L’attente d’un décollage : même les alligators s’habituent aux vigiles

Voyez-vous la grandeur des voitures.
Do you see the size of the cars ?
- Photo : rke
[Cape Canaveral, April 10, 2019, rke. English below] – Mis à part un alligator qui s’est immiscé aux abords du VAB (voir photo), rien de neuf sous les cocotiers. Si ce n’est qu’une deuxième grosse fusée est parée au décollage. Lors de l’installation de nos caméras à distance, on a eu l’occasion de voir la fusée se dresser sur son pas de tir. Et comme pour le premier vol de Falcon Heavy, je fais partie du contingent des reporters étrangers, mis à part et surveillé avec un vigile par journaliste. Je ne vais pas vous raconter la même rengaine qu’auparavant (cliquez ici), car on est plutôt tendu du fait que le décollage a été décalé de deux heures à 20h32 (heure locale) ou 2h32 (heure suisse, jeudi 11 avril), à la fin de la fenêtre de tir. Et ce en raison de vents forts en altitude, ce qui va faire un lancement de nuit, s’il a lieu. 
An alligator under the VAB. - Photo : rke
Le problème est que j’ai dû laisser (pas le choix) ma fille Laura à l’hôtel à Coco Beach (en bord de plage) ce qui me tracasse de la laisser seule. Mais elle est bien lotie et bien placée pour assister au lancement. Autre problème, demain nous devons partir en voiture pour le Texas et si le lancement est décalé d’un jour, on le loupe. Ma foi, qui vivra verra. En attendant, voici des images sur place, histoire de vous faire un peu envie…

L'endroit où j'ai posé ma caméra. The place where I put my camera. – Photo . rke
Waiting for a takeoff:
even alligators get used to the guards
Back view. - Photo : rke
Me voilà. - Photos by : Gerard van de Haar
[Cape Canaveral, April 10, 2019] – Except an alligator that has intruded into the vicinity of the VAB (see photo), there is nothing new under the coconut trees. Only a second large rocket is ready for takeoff. During the facility of our remote cameras, we had the opportunity to see the rocket stand on its launch pad. And as for the first Falcon Heavy flight, I am part of the foreign journalists' contingent, set aside and watched with one security guard per journalist. I'm not going to tell you the same story as before (click here), because we're pretty tense because the takeoff was delayed by two hours to 20:32 (local time) or 2:32 (Swiss time, Thursday, April 11), at the end of the shooting window. This is due to strong winds at high altitudes, which will make a night launch, if necessary. 
The problem is that I had to leave (no choice) my daughter Laura at the hotel in Coco Beach (on the beach) which bothers me to leave her alone. But she is well off and well placed to attend the launch. Another problem is that tomorrow Thursday we have to drive to Texas and if the launch is delayed by a day, we miss it. My faith, whoever lives will see. In the meantime, here are some pictures on the spot, just to make you a little envious...
Almost standing up. – Photo : rke
See the alligator (arrow). Photo : rke

mardi 9 avril 2019

L’histoire d’un « badge-man » suisse, tête en l’air

Ce dimanche 7 avril, avec le KSC Tour, on a eu la chance de voir le 1er étage de Falcon Heavy couché.
- Photo : rke
Après avoir assisté au décollage
et malheureusement la catastrophe de la
navette Challenger, le 28 janvier 1986 (lors
d'un trip pour le quotidien suisse
Le Démocrate), voilà un morceau récupéré.
Laura m'a fait remarquer que seul le
drapeau américain est entier !
- Photo : rke
[Cape Canaveral, April 8, 2019, rke. English below] – Lors de ma news précédente (lire ci-dessous), j’ai évoqué le trip que je vis en ce moment avec ma fille Laura qui m’accompagne dans mes aventures. Bien que cela semble bizarre à certain-e-s de mes lectrices ou lecteurs d’avoir une aide précieuse comme copilote de voiture, sereine (en Amérique, pas en Europe), je ne mélange pas du tout le domaine privé du professionnel. En fait, j’ai saisi l’occasion de mêler l’utile à l’agréable, ce qui me permet de travailler depuis les USA pour le magazine dont je dirige comme rédacteur en chef, c’est-à-dire Swiss Engineering STS (Revue Technique Suisse). C’est donc un privilège pour moi, non seulement d’être accrédité pour des missions de la NASA/SpaceX (d’ailleurs seul Suisse présent sur place depuis belle lurette), mais d’être en présence de ma fille. 
Voilà le badge qui m'a
causé tant de souci.
Encore cette fois.
Pour l’anecdote, c’est en quelque sorte l’ironie du sort ou plutôt un gag. Et en plus c’est vrai. Content d’avoir obtenu enfin mes deux badges officiels (celui de l’Etat américain en vert foncé et celui de la mission Falcon Heavy), l’affaire n’a pas été de tout repos. Ce petit parcours du combattant pour l’obtention de « pass » m’a tout d’abord conduit au traditionnel office des badges. Pour rompre la solitude, Laura m’a accompagné (comme co-pilote). À la suite de mes déboires de « badge-man » (pas barman) du mois dernier (cliquez ici), je craignais de devoir attendre. « Mais non, avec moi, cela devrait aller comme sur les chapeaux de roues », m’a rassuré Laura. Arrivé à ce fameux premier poste officiel de la NASA, j’ai évidemment dû sortir mon passeport (muni du VISA) de ma veste pour le présenter. Et là, surprise… le passeport était bien rouge, mais c’était celui de ma fille ! On l’avait inversé lors de notre dernier enregistrement à l’hôtel. Du coup, on a dû retourner à notre hôtel de Cocoa Beach (20 min de trajet + le retour) afin de récupérer le bon passeport, le mien. Tel père, telle fille ? Eh oui, on a les deux la tête en l’air… Enfin, pour ma part dans l’espace. Pour ma fille, dans l’hippisme.
Nous voilà donc parés pour assister au décollage. Pour ma part, sur site au KSC News Center, Laura sur la plage de Cocoa Beach. Le lancement de cette 2eFalcon Heavy de SpaceX est reporté à mercredi 10 avril à 6h36 (locale), 0h36 (heure suisse le jeudi) avec 80% de chance de décollage. 
Head in the space, a Story of a Swiss “badge-man”
On April 6, 2019, at the KSC signing ceremony with astronaut James F. Buchli (STS 48, STS 61-A, STS 51C, STS 29).
Ce 6 avril 2019, au KSC de dédicace avec l'astronaute James F. Buchli (STS 48, STS 61-A, STS 51C, STS 29).
Cliquez ici - Photo : rke
[Cape Canaveral, April 8, 2019, rke ] – During my previous news (read below), I mentioned the trip I am currently living with my daughter Laura who is accompanying me on my adventures. Although it seems strange to some of my readers to have a precious help as a car co-pilot, serene (in America, not in Europe), I do not mix at all the private domain of the professional. In realty, I took the opportunity to combine business with pleasure, which allows me to work from the USA for the magazine of which I am editor-in-chief, Swiss Engineering STS (Swiss Technical Review). It is therefore a privilege for me, not only to be accredited for NASA/SpaceX missions (the only Swiss national present for some time now), but also to be in the presence of my daughter. 
The CSM-119 (SL-R Skylab
Rescue Mission) on display at KSC
Apollo Saturn Building. - Photo : rke
One ship... - Photo : rke
Laura et moi. Selfie by Laura.
For the anecdote, it's kind of an irony of fate or rather a joke. And it's also true. Glad to have finally obtained my two official badges (that of the American State in dark green and that of the Falcon Heavy mission), the case was not easy. This short journey of the fighter to obtain a "pass" first of all led me to the traditional badge office. To break the loneliness, Laura accompanied me (as co-pilot). Following my bad experiences as a "badge-man" (not a barman) last month (click here), I was afraid I would have to wait. "But no, with me, it should go like clockwork," Laura reassured me. When I arrived at this famous first official NASA post, I obviously had to take my passport (with VISA) out of my jacket to present it. And then, surprise... the passport was red, but it was my daughter's! We reversed it when we last checked in at the hotel. As a result, we had to go back to our hotel in Cocoa Beach (20 min drive + return) to get the right passport, mine. Like father, like daughter? That's right, we're both up in the air... Well, for my part in space. For my daughter, in equestrianism.
... and an other one.
- Photo : Laura Keller
So we are now ready to witness the takeoff. For my part, on site at the KSC News Center, Laura on Cocoa Beach. The launch of this 2nd SpaceX Falcon Heavy is postponed to Wednesday, April 10 at 6:36 am (local), 0:36 am (Swiss time on Thursday) with an 80% chance of takeoff.