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vendredi 1 mars 2019

Caméras à distances : clic-clac ! Dragon, sourit, l’oiseau va sortir…


Branle-bas le combat des quelque 150 photographes, prêts à "shooter" Falcon sur le pas de tir. - Photo : rke
Me voilà avec mon équipement.
- Photo taken by Chuck Field :
chuck@onlinecoffeebreak.com
[Cape Canaveral, February 27, 2019, rke] - Le métier de chasseur de fusées requiert toujours autant de persévérance. Après avoir obtenu les 3 autorisations (Visa, Green Card spéciale, et badge de mission), il faut encore être dans les délais pour s’inscrire à la « Remote Camera », autrement dit, la pose des appareils à photos ou de caméras à distance. Une tradition de longue date à la NASA où les images peuvent être prises très près de la fusée, soit une centaine de mètres seulement. Bien entendu, on ne reste pas sur place. Une fois les appareils posés, retour au bercail c’est-à-dire au centre de presse, en face du célèbre bâtiment d’assemblage des fusées (VAB). 
Se rendre sur un lieu de lancement si peu de temps avant le tir est un privilège de chaque photographe. Les objectifs étant aussi nos yeux, on devient presque des acteurs de l’événement.
Quelle chaleur avant de partir.
- Photo : rke
Et c’est toute une organisation. Pour cette mission habitable, mais non habitée, nous avons pu poser nos appareils à 4 endroits en face de Falcon, mais 12 heures avant le décollage, au lieu des six habituelles lors de lancements de fusées... disons classiques. Cela n’a l’air de rien, mais tenant compte de l’installation de nos appareils, en plein jour, avec un lancement, de nuit, encore faut-il assurer les adéquats réglages optiques de prises de vues. Photographier une fusée de nuit et de près est vraiment compliqué, car, plus l’engin s’élève, plus la lumière devient intense. Et nous ne sommes plus là pour opérer des changements. 
Ma boîte avec les panneaux
démontés... Photo : rke
Contrairement aux idées reçues, une fusée qui décolle crache bien des flammes, certes, mais pas du feu. Nos appareils ne sont donc pas brûlés, sauf si la fusée explose. Ce qu’il se dégage des moteurs (la fumée), n’est qu’une mixture de liquide. En général, de l’eau, pour ce qui est de la combustion de l’hydrogène et de l’oxygène liquide. Nos appareils ne sont donc pas soufflés par ces éjections de « gaz », mais mouillés par cette sorte de pluie. Le problème survient en cas de fort vent (c’est le cas souvent pour les pas de tir 40 et 41 en bord d’océan, mais pas forcément pour la base de lancement historique 39A). Ou encore lors de grosses averses.
... et montée de travers. - Photo : rke
En ce moment, quelques heures avant le décollage, mon souci n’est plus tellement de savoir si mon appareil va tomber (comme fut le cas lors du dernier lancement de Falcon 9 CRS-16, celui avec les souris), mais si la protection en Plexiglas, autour de mon appareil, va tenir. Hier, jeudi 28 février 2019, j’ai fait une grosse gaffe. Au lieu de démonter doucement les panneaux de ma boîte de protection (après un essai), voir ma précédente News, j’ai tiré si fort que le Velcro qui les tenaient, s’est décollé. Du coup, j’ai remonté la protection (voir photo) un peu de travers. J’espère que cela va tenir.
En outre, je me fais aussi du souci pour savoir si j’ai mis au point correctement la capture du bruit du boîtier-senseur de mon Canon. La première fois, j’avais réglé si finement ce capteur, que mon appareil a déclenché des photos aux moindres bruits, vidant quasiment toute la carte mémoire. Un pélican est passé par là, mais pas devant l’objectif. Clic-clac ! Falcon sourit, l’oiseau va sortir.
On the PAD 39A. - Photo : rke
Remote cameras: Click and click! Dragon, smile, the bird will come out....
Photos : rke
[Cape Canaveral, February 27, 2019, rke] - The job of rocket hunter still requires as much perseverance as ever. After obtaining the 3 approvals (Visa, special Green Card, and mission badge), you must still be on time to register for the "Remote Camera", in this case, the installation of remote control cameras. A long-standing tradition at NASA where images can be taken very close to the rocket, only about a hundred metres away. Of course, we are not staying put. Once the units have been installed, we go back to the fold, i. e. to the press centre, in front of the famous Vehicle Assembly Building (VAB). Getting to a launch site so soon before the shooting is a privilege for every photographer. The objectives being also our eyes, we almost become actors of the event.

And it's a whole organization. For this habitable but uninhabited mission, we were able to land our devices at 4 locations in front of Falcon, but 12 hours before takeoff, instead of the usual six during rocket launches... let's say classic. It doesn't seem like much, but taking into account the installation of our cameras, in broad daylight, with a launch, at night, it is still necessary to ensure the adequate optical adjustments of the shots. Photographing a rocket at night and up close is really complicated, because the higher the vehicle rises, the more intense the light becomes. And we are no longer here to make changes. 

Contrary to popular belief, a rocket that takes off spits out flames, certainly, but not fire. So our devices are not burned, unless the rocket explodes. What comes out of the engines (smoke) is only a mixture of liquid. In general, water, in terms of the combustion of hydrogen and liquid oxygen. Our devices are therefore not blown by these "gas" ejections, but wet by this kind of rain. The problem occurs in the event of strong winds (this is often the case for launch pads 40 and 41 along the ocean, but not necessarily for the historic launch pad 39A). Or during heavy showers.

At the moment, a few hours before takeoff, my concern is no longer so much whether my unit will fall (as was the case during the last launch of Falcon 9 CRS-16, the one with the mice), but whether the Plexiglas protection around my unit will hold. Yesterday, Thursday, February 28, 2019, I made a big mistake. Instead of gently removing the panels from my protection box (after a test), see my previous News, I pulled so hard that the Velcro holding them came off. As a result, I raised the protection (see photo) a little sideways. I hope it will hold. In another matter, I am also concerned about whether I have properly tuned the noise capture of my Canon's sensor body. The first time, I had adjusted this sensor so finely that my camera triggered pictures at the slightest noise, emptying almost the entire memory card. A pelican passed through there, but not in front of the lens. Click and click! Falcon smiles, the bird will come out. 

Look the men in links stage. Photo : rke

Le « wagon » Dragon décolle samedi sur les rails de l’ISS

Dragon de SpaceX (en bas) et CST-100 Starliner de Boeing. Deux capsules pour des vols commerciaux.
- Photo d'artiste : NASA
Mon accréditation.
Mon Canon dans une boîte
en Plexiglas réalisée par
Franz Meyer, ancien
professeur en logistique.
[Cape Canaveral, February 28, 2019, rke]­ – L’ère des capsules coniques est revenu. Après avoir exploité 135 navettes spatiales (1981-2011) en forme d’aile delta, la NASA a mandaté deux sociétés privées, SpaceX (fusée Falcon, capsule Dragon v2) et Boeing (fusée Atlas 5, ULA, capsule CST-100) pour acheminer ses astronautes américains vers la station spatiale internationale ISS. Enfin. Enfin, quoi ? Depuis 2011, les astronautes US volent à bord de fusées Soyouz russes au prix de 45 millions de dollars la place ! Par astronaute.  Bon, il paraît que le tarif a bien augmenté ces derniers temps. Cela fait déjà huit ans que cela dure et, croyez-moi, ce n’est pas seulement une histoire de sous, mais de réputation. En tant que petit-suisse, j’estime que c’est un comble pour un si grand pays que les States d’en arriver à ce point. C’est le moment que cela change et c’est pourquoi cette mission Dragon Demo-1 est importante, car c’est la première fois qu’une capsule habitable - mais vide pour ce vol - prend le chemin de l’espace depuis le 8 juillet 2011. Cela dit, ce module n’a rien à voir avec une autre capsule, également conique (Orion made in NASA), destinée, elle, à explorer l’espace lointain.

Choisir le bon rail
Certes, SpaceX a bien lancé d’autres capsules Dragon plus maigrichonnes vers l’ISS, mais elles étaient chargées de matériel et, surtout, elles ont été happées par le bras robotique de l’ISS. Avec Dragon Demo-1, c’est une tout autre technique, car la capsule doit se diriger et s’accrocher seule à la station. C’est comme un wagon de chemin de fer qui, lancé sur des rails, doit être placé sur les bons aiguillages pour rejoindre le train en marche, la locomotive ISS.

Mon Canon sera-t-il bien protégé au pied de la fusée ?
Le lancement est prévu ce samedi 2 mars 2019 à 2h49 locale sur le PAD 39A historique des vols lunaires et des navettes habitables, soit 8h49 heure suisse. Côté météo, 80% de chances que cela décolle ce jour-là. Je prépare en ce moment mon équipement photo à distance à installer sur le pas de tir...

Before the launch... - Photo : rke
Dragon "wagon" takes off Saturday on the ISS tracks
Prelaunch Briefing at KSC Press site. A conference in high effervescence. Photos : rke

The era of conical capsules is back. After operating 135 delta-wing space shuttles (1981-2011), NASA contracted two private companies, SpaceX (Falcon rocket, Dragon v2 capsule) and Boeing (Atlas 5 rocket, ULA, CST-100 capsule) to transport its American astronauts to the ISS. Finally. I mean, what? Since 2011, US astronauts have been flying with Russian Soyuz rockets at a price of $45 million a seat! By astronaut. Well, I hear the rate has gone up a lot lately. It has been going on for eight years now and, believe me, it is not just about money, but about reputation. As a little Swiss, I believe that it is an achievement for a country so big that the States to get to this position. This is the time for this to change and that's why this Dragon Demo-1 mission is important, because it's the first time a manned capsule - but empty for this flight - has been heading into space since July 8, 2011. However, this module has nothing to do with another capsule, also conical (Orion made in NASA), designed to explore deep space.
Although SpaceX did launch other thinner Dragon capsules to the ISS, they were loaded with equipment and, most importantly, they were caught by the ISS robotic arm.
With Dragon Demo-1, it's a completely different way to do it, because the capsule has to move and hang on to the station on its own. It is like a railway car that, when thrown on rails, must be placed on the right switches to join the moving train, the ISS locomotive.
The launch is scheduled for Saturday, March 2, 2019, at 2:49 a.m. local time on the PAD 39A historical lunar flights and manned shuttles, which is 8:49 a.m. Swiss time. As for the weather, there is an 80% chance that it will take off that day. I am currently preparing my remote photo equipment to be installed on the launch pad....