vendredi 8 juillet 2011

STS 135 : à 20 km d'Atlantis, Jérôme Hirth palpite d'émotion au coeur d'une foule en liesse

La foule dans l'attente du décollage.
Photos : jh
[ Cape Canaveral, July 8th 2011, © rke, english below ] – Heure H+3, 14h29 (20h29, heure suisse) – Jérôme Hirth, mon filleul attend impatiemment mon retour du Centre spatial. Toutes les routes sont bloquées. Pas moyen de le rejoindre avant la soirée. Le jeune homme vit aussi des heures intenses depuis le centre orthodoxe de St Stefen Christian Retreat Center de Titusville. Jérôme : « Il y a des gens partout, entre les voies des routes, sur les coins de verdure ou sur les pontons. Bref, sur tous les moindres endroits accessibles. Je me tiens en face du centre orthodoxe avec plein de monde autour de moi. Des plus jeunes aux plus vieux, des plus fans aux plus profanes et aux moins mordus. Des familles installent leurs barbecues. Je ne suis pas assez bien équipé quand à une  caméra ou un appareil photo pour avoir une image nette de la navette, si loin, à 20 km à vol d’oiseau. Mais on la repère très bien à l’œil nu, même à une telle distance. Je l’aperçois mieux aux jumelles. Elle s’envole ! C’est impressionnant. Tout le monde applaudi, petits, grands, jeunes, moins jeunes, chauves, à casquettes ou à baskets. C’est quand même extraordinaire d’apercevoir le panache de nuages laissé derrière Atlantis après son décollage. Je n’aurais jamais imaginé que ça aille si vite. La fusée s’est arrachée puis a filé entre les nuages. La tension redescend. Tout le monde paquète ses affaires, tente de partir, mais tout est bouchonné, même dans les moindres recoins. Inoubliable.

Bouchonné de partout
STS 135 : at 12 miles from Atlantis, Jerome Hirth palpitates with emotion at the heart of a crowd in jubilation
Time T+3, 14:29 (8:29 p.m., Swiss time). Jerome Hirth, my godson is anxiously awaiting my return from the Space Center. All roads are blocked. No way to join the evening before. The young man also saw intense hour from downtown St. Stefen Orthodox Christian Retreat Center in Titusville. Jerome: "There are people everywhere, between the railway routes, the corners of green or on the pontoons. In short, all the less accessible areas. I stand in front of the Orthodox center with lots of people around me. The youngest to the oldest, most fans to the most profane and old fans. Families set up their barbecues. I am not so well equipped when a camera or a camera to get a clear picture of the shuttle, so far, 12 miles as the crow flies. But it is very good benchmark to the naked eye, even at such a distance. I see him better with binoculars. It flies! It's impressive. Everyone applauded, small, large, young, old, bald, with caps or sneakers. It's still amazing to see the plume of clouds left behind Atlantis after takeoff. I never imagined that it goes so fast. The rocket was torn and then slipped through the clouds. The tension goes down. Everyone package business, trying to leave, but everything is corked, even in corners. Unforgettable.

Elle tourne déjà comme une toupille autour de nous et je pivote d'émoi

Nostalgie. Ce qu'il reste. Des nuages, comme
les vrais (oxygène+hydrogène).
Photos : rke
[ Cape Canaveral, July 8th 2011, © rke, english following ] – Heure H+1, 12h29 (18h29, heure suisse). Je n’arrive pas à me ressaisir. L’émotion me gagne, mais je dois lutter pour vous écrire, pour vous faire partager ce moment historique. Je n’ai jamais vu autant d’enthousiasme que pour ce vol, même lors du premier lancement d’une navette, Columbia, le 12 avril 1981. Une minute, je m’étais envolé avec eux, ces astronautes. Je retombe sur terre, sur pied ferme. Je reprends mes esprits. Je pense à vous, en Suisse qui ne pouvez être là. Ça y est, à peine d’aplomb, je fonce au centre de presse chevillé de journalistes. Plus de places pour vous écrire, plus d’internet qui fonctionne. J’ai soif. Les moustiques m’aiment trop, ma peau rougit. Je me gratte de partout. Mais c’est gratifiant.

Atlantis running as a routa round us, around the Earth, and I rotate a stir
Time T+1, 12:29 (6:29 p.m., Swiss time). I can not pull myself together. Emotion me win, but I struggle to write to you, for you to share this historic moment. I have never seen such enthusiasm for this flight, but when you first launch of a shuttle, Columbia, April 12, 1981. One minute, I had flown with them, these astronauts. I fall back to earth, up close. I return to my senses. I think of you, in Switzerland who can be there. That's it, just straight, I rush to the press center of journalists pegged. More places to write to you, more internet works. I thirst. Mosquitoes love me too, my skin turns red. I scratch all over. But it is rewarding.

Décollage d’Atlantis : des frissons jusqu’aux méninges. On explose… de joie

Avec trois minutes de retard, elle décolle. Sous nos yeux,
 elle brille. On tremble d'émerveillement. Photos : rke
[ Cape Canaveral, July 8th 2011, © rke, english below ] – Heure H0, décollage, 11h29 (17h29, heure suisse). Soudain, à 31 secondes, le compte à rebours s’arrête. Net comme un couperet. On n’ose y croire. Nos nerfs, déjà en boule, s’emmêlent. Puis, comme un détonateur, les secondes percutent notre émotion. Ça repart ! Des frissons s’emparent de notre émoi, montent aux méninges, stagnent au cœur et… ça décolle. Lentement, imperturbablement, Atlantis s’arrache du sol, crie et craches ses flammes au loin. Elle trace sa gerbe blanche, illumine un ciel grisâtre. Elle se confond déjà aux nuages. On ne la distingue plus, son tonnerre de feu parvient à nos oreilles, font un peu trembler nos tympans, nous font vibrer aussi. On explose. De joie… Comme les Américains, nous en sommes, un peu.

Atlantis liftoff : chills up meninges. It explodes, of joy...
Time H0, take-off, 11:29 (5:29 p.m., Swiss time). Suddenly, at 31 seconds, the countdown stops. Net as a cleaver. We dare not believe it. Our nerves, already in a ball, tangle. Then, as a detonator, the second crash into our emotions. It's off again! Chills captured our emotion, rise to the meninges, and stagnated in the heart ... it takes off. Slowly, unperturbed, Atlantis tears himself the ground, his screams and spit flames in the distance. It traces its white puff, illuminates a gray sky. It merges with the clouds already. We do the most distinguished, his thunder fire reaches our ears, are just shaking our eardrums, we vibrate as well. It explodes. For joy ... As Americans, we are, a little.

- The video : by rke

STS 135 : c’est beau, c’est authentique, c’est intense

[Cape Canaveral, July 8th 2011, © rke, english below] – Heure H – 2. Alors que les quatre astronautes sont installés et sanglés dans leur cockpit, toute la région vit aux heures de gloire de cette dernière mission spatiale. A 3 heures ce matin, lorsque je suis arrivé sur le site de presse, j’étais déjà pris dans des bouchons. D’autres touristes ont déjà afflué sur les côtes le jour d’avant pour être sûr d’avoir un coin pour observer au mieux le décollage. Jérôme est en tout cas l’un des mieux placés après notre longue quête de recherches de sites. Autour de moi, les reporters fourmillent, affûtent leurs objectifs, les journalistes pondent et les réceptionnistes répondent. Les nuages se dissipent gentiment laissant entrevoir de temps à autres quelques rayons de soleil. Chacun est conscient qu’il vit un moment historique. La fièvre monte, la chaleur redevient un peu étouffante à mesure que le soleil pointe son nez et la navette reste toujours aussi paisible, là bas au loin, non loin. On la distingue à la même grandeur que le pouce, le bras tendu. C’est beau, c’est authentique, c’est intense. C’est ça… l’espace !  T minus 2 hours and counting.

STS 135 : it's great, it's true, it's intense
T minus 2 hours and counting - While the four astronauts installed and strapped in their cockpit, the region lives in the glory days of the last space mission. At 3 o'clock this morning when I arrived at the press-site, I was caught in traffic jams. Other tourists have flocked to the coast the day before to be sure to have a corner to watch the best take-off. Jerome is at least one of the best placed after our long quest for research sites. Around me, reporters swarm, sharpen their goals, journalists and lay receptionists answer. The clouds dissipated nicely glimpse from time to time a few rays of sun. Everyone is aware that he saw a historic moment. The fever rises, the heat becomes a bit overwhelming as the sun shows its face and the shuttle is still as quiet out there in the distance, not far. It is distinguished in the same size as the thumb, arm outstretched. It's beautiful, genuine, is intense. That's ... space ! 

Et si la navette explosait au sol ?

Le compte à rebours vient de reprendre.
Photos : rke
[Cape Canaveral, July 8th 2011, © rke, english below] – Heure H – 3. Et si la navette venait à exploser au sol, serions-nous en danger ? Oui, affirme le Florida Today dans son édition de mercredi dernier. Selon un expert interrogé par ce quotidien, des morceaux du gros réservoir (mousse isolante ou pièces) pourraient nous atteindre. Nous sommes à 3 miles (5 km), l’endroit le plus rapproché autorisé. Certes, il s’agit là d’une probabilité qu’on ne peut négliger. Mais à y regarder de plus près, les chances que cela se produise sont tout de même infimes. D’abord, parce que au moindre pépin avant que l’engin ne s’élève, tout le système se bloque. Et une fois lancée, la navette file comme une fusée du premier août, sauf que sa trajectoire est là parfaitement contrôlée. L’explosion, proche du sol, pourrait se produire sur l’eau, donc très très loin d’où je suis installé. Et puis, il faut tenir compte de l’expérience de la NASA quant à la maîtrise de ses fusées. Certes, au début des années cinquante, il y a eu quelques échecs de lancements au décollage et les fusées ont malgré tout été autodétruites avant qu’elles ne filent n’importe où. Pour mémoire, l’explosion de la navette Challenger le 28 janvier 1986, a eu lieu 73 secondes après son décollage. Plus tard, on a même trouvé des débris en bord de plage. Je me souviens que, sur place, on nous avait demandé si nous en avions trouvé.

What would happen if the shuttle exploded on the ground ?
T minus 3 hours and counting. The VIP and us, would we be in danger ? Yes, Florida Today says in its edition of Wednesday. According to one expert interviewed by the paper, pieces of the big tank (foam insulation or parts) could reach us. We are 3 miles to the place nearest authorized. Of course, there is a probability that can not be overlooked. But looking closer, the chances of this happening are still small. First, because the slightest glitch before the machine does not rise, the whole system crashes. And once started, the shuttle flies like a rocket on « August 1 in Switzerland when is the National Fest », except that its trajectory is here perfectly controlled. The explosion, near the ground, could occur on the water, very far from where I installed. And then, one must take into account the NASA experiment on the control of its rockets. Certainly in the early fifties, there were some failures on takeoff and launch rockets and these were self-destructed before they spin anywhere. For the record, the explosion of the shuttle Challenger Jan. 28, 1986, occurred 73 seconds after takeoff. Later, we even found debris on the beach. I remember that place, we were asked if we had found.

Jérôme chez les Orthodoxes, Roland sur le site de presse : on attend, sages comme des images le décollage

[Cape Canaveral, July 8th 2011, © rke, english below] – Heure H – 7. Le décollage, toujours prévu pour 11h26 (17h26, heure suisse), continue paisiblement. Tout est OK, les réservoirs se remplissent de leur oxygène et hydrogène. On craint la météo. Les experts donnent 30% de chance qu’Atlantis s’envole. Jérôme et maintenant stationné à 12 miles de la navette (20 km) au centre orthodoxe St Stefen Christian Retreat Center de Titusville, un centre de retraite catholique orthodoxe qui l’a accepté sur son terrain (je reviendrai prochainement sur ce sujet). Pour ma part, je suis installé le plus près possible d’Atlantis, soit 3 miles (5 km), voir plan. Il fait nuit noire, les nuages semblent se dégager. La navette est illuminée au loin par les projecteurs. On la distingue nettement. Quel beau spectacle. Il est 4 heures du matin. On attend patiemment comme le compte à rebours qui s’égraine.

Voilà où nous sommes installés
en ce moment -
Plan : Florida Today
Jerome among the Orthodox, Roland on the press-site, we wait, expected, as good as gold the launch
Take-off, still scheduled for 11:26 (5:26 p.m., Swiss time), is running. Everything is OK, the tanks filling of oxygen and hydrogen. It’s feared the weather. Experts suggest 30% chance Atlantis flies. Jerome is now stationed at 12 miles from the Shuttle (20 km) at the St Stefen Christian Retreat Center in Titusville, a retreat center orthodox Catholic who accepted it on his site (I'll be back soon on this subject). For my part, I am installed as close as possible to Atlantis, which is 3 miles (5 km), see plan. It’s pitch black, the clouds seem to emerge. The shuttle is illuminated by floodlights in the distance. It is clearly distinguishable. What a great show. It’s 4 o'clock in the morning. We wait patiently the countdown.