Branle-bas le combat des quelque 150 photographes, prêts à "shooter" Falcon sur le pas de tir. - Photo : rke |
Me voilà avec mon équipement. - Photo taken by Chuck Field : chuck@onlinecoffeebreak.com |
[Cape Canaveral, February 27, 2019, rke] - Le métier de chasseur de fusées requiert toujours autant de persévérance. Après avoir obtenu les 3 autorisations (Visa, Green Card spéciale, et badge de mission), il faut encore être dans les délais pour s’inscrire à la « Remote Camera », autrement dit, la pose des appareils à photos ou de caméras à distance. Une tradition de longue date à la NASA où les images peuvent être prises très près de la fusée, soit une centaine de mètres seulement. Bien entendu, on ne reste pas sur place. Une fois les appareils posés, retour au bercail c’est-à-dire au centre de presse, en face du célèbre bâtiment d’assemblage des fusées (VAB).
Se rendre sur un lieu de lancement si peu de temps avant le tir est un privilège de chaque photographe. Les objectifs étant aussi nos yeux, on devient presque des acteurs de l’événement.
Quelle chaleur avant de partir. - Photo : rke |
Et c’est toute une organisation. Pour cette mission habitable, mais non habitée, nous avons pu poser nos appareils à 4 endroits en face de Falcon, mais 12 heures avant le décollage, au lieu des six habituelles lors de lancements de fusées... disons classiques. Cela n’a l’air de rien, mais tenant compte de l’installation de nos appareils, en plein jour, avec un lancement, de nuit, encore faut-il assurer les adéquats réglages optiques de prises de vues. Photographier une fusée de nuit et de près est vraiment compliqué, car, plus l’engin s’élève, plus la lumière devient intense. Et nous ne sommes plus là pour opérer des changements.
Ma boîte avec les panneaux démontés... Photo : rke |
Contrairement aux idées reçues, une fusée qui décolle crache bien des flammes, certes, mais pas du feu. Nos appareils ne sont donc pas brûlés, sauf si la fusée explose. Ce qu’il se dégage des moteurs (la fumée), n’est qu’une mixture de liquide. En général, de l’eau, pour ce qui est de la combustion de l’hydrogène et de l’oxygène liquide. Nos appareils ne sont donc pas soufflés par ces éjections de « gaz », mais mouillés par cette sorte de pluie. Le problème survient en cas de fort vent (c’est le cas souvent pour les pas de tir 40 et 41 en bord d’océan, mais pas forcément pour la base de lancement historique 39A). Ou encore lors de grosses averses.
... et montée de travers. - Photo : rke |
En ce moment, quelques heures avant le décollage, mon souci n’est plus tellement de savoir si mon appareil va tomber (comme fut le cas lors du dernier lancement de Falcon 9 CRS-16, celui avec les souris), mais si la protection en Plexiglas, autour de mon appareil, va tenir. Hier, jeudi 28 février 2019, j’ai fait une grosse gaffe. Au lieu de démonter doucement les panneaux de ma boîte de protection (après un essai), voir ma précédente News, j’ai tiré si fort que le Velcro qui les tenaient, s’est décollé. Du coup, j’ai remonté la protection (voir photo) un peu de travers. J’espère que cela va tenir.
En outre, je me fais aussi du souci pour savoir si j’ai mis au point correctement la capture du bruit du boîtier-senseur de mon Canon. La première fois, j’avais réglé si finement ce capteur, que mon appareil a déclenché des photos aux moindres bruits, vidant quasiment toute la carte mémoire. Un pélican est passé par là, mais pas devant l’objectif. Clic-clac ! Falcon sourit, l’oiseau va sortir.
On the PAD 39A. - Photo : rke |
Photos : rke |
And it's a whole organization. For this habitable but uninhabited mission, we were able to land our devices at 4 locations in front of Falcon, but 12 hours before takeoff, instead of the usual six during rocket launches... let's say classic. It doesn't seem like much, but taking into account the installation of our cameras, in broad daylight, with a launch, at night, it is still necessary to ensure the adequate optical adjustments of the shots. Photographing a rocket at night and up close is really complicated, because the higher the vehicle rises, the more intense the light becomes. And we are no longer here to make changes.
Contrary to popular belief, a rocket that takes off spits out flames, certainly, but not fire. So our devices are not burned, unless the rocket explodes. What comes out of the engines (smoke) is only a mixture of liquid. In general, water, in terms of the combustion of hydrogen and liquid oxygen. Our devices are therefore not blown by these "gas" ejections, but wet by this kind of rain. The problem occurs in the event of strong winds (this is often the case for launch pads 40 and 41 along the ocean, but not necessarily for the historic launch pad 39A). Or during heavy showers.
At the moment, a few hours before takeoff, my concern is no longer so much whether my unit will fall (as was the case during the last launch of Falcon 9 CRS-16, the one with the mice), but whether the Plexiglas protection around my unit will hold. Yesterday, Thursday, February 28, 2019, I made a big mistake. Instead of gently removing the panels from my protection box (after a test), see my previous News, I pulled so hard that the Velcro holding them came off. As a result, I raised the protection (see photo) a little sideways. I hope it will hold. In another matter, I am also concerned about whether I have properly tuned the noise capture of my Canon's sensor body. The first time, I had adjusted this sensor so finely that my camera triggered pictures at the slightest noise, emptying almost the entire memory card. A pelican passed through there, but not in front of the lens. Click and click! Falcon smiles, the bird will come out.
Look the men in links stage. Photo : rke |