jeudi 25 juillet 2019

NASA/SpaceX CRS-18 : un lancement limpide

Photo : rke
[Cape Canaveral, July 25, 2019, rke. English below] – Un rayon de soleil est venu s'immiscer aux alentours du centre spatial offrant un dĂ©collage somptueux de la fusĂ©e
SpaceX/Falcon 9 sur l'US Air Force Base avec la capsule commerciale Dragon CES-18 de ravitaillement Ă  la Station spatiale internationale ISS.  Le dĂ©collage a eu lieu Ă  l'heure pile, soit 18h01 (0h01 Suisse) jeudi 25 juillet 2019. Mes premières images. Un succès et un cadeau pour mon 30e lancement comme reporter accrĂ©ditĂ©. News complète suivra.
NASA/SpaceX CRS-18 : A clear launch
Return of 1st stage. - Photo : rke
[Cape Canaveral, July 25, 2019, rke] – A sunray came to the surroundings of the space center offering a sumptuous takeoff of the SpaceX/Falcon 9 rocket on the US Air Force Base with the commercial Dragon CES-18 refueling capsule at the International Space Station ISS.

The liftoff took place on time, at 6:01 p.m. on Thursday, July 25, 2019. My first images. A success and a gift for my 30th launch as an accredited reporter. Full news will follow.



NASA/SpaceX CRS18 : objectif K.O, batterie Ă  plat

Un collègue photographe. - Photo : rke
C'est moi. Je dois ramener mon matériel.
- Photo by : Julian Leek
[Cape Canaveral, July 25, 2019. English below] – DĂ©cidĂ©ment, je suis un piètre photographe. Ce jeudi matin 25 juillet 2019, nous avons dĂ» retourner sur le pas de tir, au pied de la fusĂ©e, rĂ©gler nos appareils Ă  photo. Après un jour d'attente, mon Canon n’a pas bien rĂ©sistĂ© Ă  la pluie, mais j'ai cette fois rĂ©alisĂ© les bons rĂ©glages de nettetĂ© et de dĂ©clenchement, mais c'est l'objectif (28-70) qui a Ă©tĂ© victime de l'humiditĂ©. Bon, c'est vrai, j'aurais mieux dĂ» protĂ©ger mon appareil de la pluie qui ne cesse de tomber en ce moment. Du coup, j'ai dĂ» reprendre mon matĂ©riel, car les piles de mon capteur de son sont Ă  plat ! Tout simplement. Celle de rĂ©serve Ă©galement. 

Lancement Ă  0h01 ce vendredi 26 juillet (heure suisse)
Mais je peux me consoler, car je serai quand même aux premières loges sur la route NASA Causeway en face de la fusée (5 km), le plus près possible. Le lancement est toujours prévu ce soir 18h01 (0h01, vendredi 26 juillet en Suisse). Pour cette news, j'ai peu de texte à vous écrire. Je laisse parler les images.
Dans l'attente du lancement sur le site du KSC News Center. - Photo : rke
NASA/SpaceX CRS18 : K.O. Lens, Flat Battery
The damage on  to the lens.
- Photo : rke
Cape Canaveral, July 25, 2019] - I am a poor photographer. This Thursday morning, July 25, 2019, we had to return to the firing point, at the foot of the rocket, to adjust our cameras. After a day of waiting, my Canon didn't resist the rain well, but this time I made the right adjustments for sharpness and shutter release, but it was the lens (28-70) that was affected by the humidity. Well, it's true, I should have better protected my camera from the rain that keeps falling right now. As a result, I had to take my equipment back because the batteries in my sound sensor are dead! Quite simply. 

Launch on Thursday 25 July at 6:01 p.m.
But I can take solace that I will still have a good view on the NASA Causeway road in front of the rocket (3 miles), as close as possible. The launch is still scheduled for tonight at 6:01 p.m. 
For this news, I have little text to write to you. I let the images speak for themselves.
My two colleagues: Julian Leek and Ken Kremer. Listen to the interview on Julian on :
FOX13 News : click here. - Photo : rke

NASA/SpaceX : Scrub ! La fusĂ©e ne part pas…

Falcon 9 on PAD 40 at KSC. - Photo : rke
[Cape Canaveral, July 24, 2019, rke. English below] – Scrub ! On craint ce mot, car il veut dire que la mission est annulĂ©e Ă  cause de la mĂ©tĂ©o, mĂŞme une minute avant le dĂ©collage ce fut le cas ce mercredi 24 juillet Ă  18h24 (0h24, le 25 juillet en Suisse).
MalgrĂ© de gros nuages qui se sont amoncelĂ©s sur le centre spatial, il y avait 30% de chances seulement que les conditions aient Ă©tĂ© favorables Ă  un lancement et c’Ă©tait encore suffisant pour tenter un tir. L'humiditĂ© Ă©tant de 62%, la tempĂ©rature de 31 degrĂ©s C., c'est tout Ă  fait normal pour la rĂ©gion en ce moment. MĂŞme avec des orages menaçants parsemĂ©s, nous avons pu installer, cinq heures avant le dĂ©collage, nos appareils photo Ă  distance Ă  une centaine de mètres de Falcon 9. Au lieu de 3/4 heure habituelle, on a eu que quinze minutes pour poser et rĂ©gler notre matĂ©riel, ce qui a provoquĂ© un lĂ©ger stresse de ma part, du fait qu'on a senti quelques gouttes de pluie venues nous perturber. Les nuages se dĂ©placent très vite et le temps peut changer Ă  tout moment. Pourtant, deux heures avant le dĂ©collage, tout Ă©tait au vert. On est rentrĂ© bredouille et devons, ce jeudi 25 juillet, retourner sur le pas de tir rĂ©gler nos appareils Ă  photos.

Seul reporter Ă©tranger sur place
Une fois de plus, sans prĂ©tention, je dois signaler que suis le seul reporter suisse sur place et mĂŞme le seul Ă©tranger. Cela me fait drĂ´le de ne pas retrouver mes collègues europĂ©ens et canadiens, mais je suis quand mĂŞme très bien intĂ©grĂ©. Je peux dire qu’on me choye au Kennedy Space Center avec des collaborateurs toujours admiratifs de ma venue de Suisse rien que pour ce lancement. Mon 30e pour le 50e anniversaire d’Apollo 11.
Beaucoup de nuages... temps orageux. 
NASA/SpaceX: NASA/SpaceX: scrub! The rocket doesn't leave....
Before our leave on the launch PAD 40... the controls. - Photo : rke
Near the VAB. Photo : rke
[Cape Canaveral, July 24, 2019, rke] -

[Cape Canaveral, July 24, 2019, rke] - Scrub! We fear this word, because it means that the mission is canceled because of the weather, even one minute before takeoff, this was the case on Wednesday 24 July at 18:24 (0:24, 25 July in Switzerland).
Despite large clouds piling up on the space center, there was only a 30% chance that the conditions were favorable for a launch and it was still enough to attempt a shot. The humidity being 62%, the temperature 31 degrees C., this is quite normal for the region at the moment. Even with scattered threatening storms, we were able to install our remote cameras about 100 meters from Falcon 9 five hours before takeoff. Instead of the usual 3/4 hour, we only had fifteen minutes to set up and adjust our equipment, which caused a slight stress on my part, because we felt a few drops of rain coming to disturb us. Clouds move very fast and the weather can change at any time. However, two hours before takeoff, everything was green. We came back empty-handed and have to go back to the Remote Camera on Thursday 25 July to adjust our cameras.

Only foreign reporter on site
Once again, without pretension, I must point out that I am the only Swiss reporter on the PAD and even the only foreigner. It is strange to me not to find my European and Canadian colleagues, but I am still very well integrated. I can say that I am being indulged at the Kennedy Space Center with collaborators who are always admiring my coming from Switzerland just for this launch. My 30th lauch for the 50th anniversary of Apollo 11.

mardi 23 juillet 2019

NASA/SpaceX CRS-18 : tango de cellules et impression 3D de tissus humains dans l’espace

Elles ne dansent pas le tango, mais ce sont les cellules qui "swing" dans l'espace. Danielle Rosales et Ester J. Putman. - They do not dance tango, but it is the cells that are swinging in space. Danielle Rosales and Esther J. Putman. Photo : rke
L'expérience Space Tango.
- Photo : rke
[Cape Canaveral, July 23, 2019, rke. English below] – Ainsi donc, la 18e mission SpaceX pourra enfin dĂ©coller (si tout va encore bien jusque-lĂ ) ce mercredi 24 juillet Ă  18h24 (0h24 en Suisse). Dans le cadre du contrat de services de ravitaillement commercial de la NASA, l’engin spatial Dragon livrera des fournitures pour les astronautes de la Station spatiale internationale (ISS), y compris une douzaine d’expĂ©riences qui pourront aboutir Ă  250 recherches scientifiques (expĂ©ditions 59/60). 
J'ai enfin reçu mes 2 badges.
Few people this day in the press room. - Photo : rke
Deux entreprises de haute technologie se sont associĂ©es pour dĂ©velopper la première imprimante 3D capable de fabriquer des tissus humains en microgravitĂ© dans l'espace. Techshot Inc. et nScrypt (Floride) fabricants de bioimprimantes et imprimantes Ă©lectroniques 3D industrielles les plus avancĂ©es au monde, ont dĂ©veloppĂ© la 3D BFF (BioFabrication Facility ). Celle-ci utilisera des cellules humaines adultes (telles que des cellules souches ou pluripotentes) et des protĂ©ines dĂ©rivĂ©es de tissus adultes comme bioencres pour crĂ©er des tissus viables. Une petite jeune entreprise de bio-encreurs, Bioficial Organs, a Ă©galement Ă©tĂ© consultĂ©e sur le projet.Une autre sociĂ©tĂ©, Space Tango, embarque une expĂ©rience qui vise Ă  dĂ©velopper de nouveaux produits pour amĂ©liorer la vie sur Terre. Car en microgravitĂ©, les cellules dites « microgliales » se dĂ©veloppent et se dĂ©placent dans les cultures tridimensionnelles (3D). Ces microglies reprĂ©sentent un type de cellule de dĂ©fense immunitaire que l'on trouve dans notre système nerveux central. Les rĂ©sultats pourraient ainsi aider Ă  trouver de nouvelles approches pour caractĂ©riser, comprendre et mettre au point des traitements contre la maladie de Parkinson et la sclĂ©rose en plaques. Mais pourquoi avoir baptisĂ© votre sociĂ©tĂ© Space Tango ? «  Mais parce que les cellules dans l’espace ça swing ! » m’ont rĂ©pondu Esther J. Putman et Danielle Rosales, deux Ă©tudiantes du projet de l’entreprise de Lexington (Kentucky).
Je suis au 1er rang, chemise bleue. - Photo : NASA
The space rack on CRS-18. - Photo : rke
NASA/SpaceX CRS-18 : cell tango and 3D printing of human tissues in space
[Cape Canaveral, July 23, 2019, rke] - So, the 18th SpaceX mission will finally take off (if all goes well so far) on Wednesday, July 24 at 6:24 p.m. (East). As part of NASA's commercial refueling services contract, the Dragon spacecraft will deliver supplies for International Space Station (ISS) astronauts, including a dozen experiments that could lead to 250 scientific investigations (59/60 expeditions). 
Two high-tech companies have teamed up to develop the first 3D printer capable of manufacturing human tissues in microgravity in space. Techshot Inc. and nScrypt (Florida), the world's most advanced manufacturers of industrial 3D bioprinters and electronic printers, have developed the 3D BFF (BioFabrication Facility). This will use adult human cells (such as stem cells or pluripotent cells) and proteins derived from adult tissues as bio-ink to create viable tissues. A small start-up bio-inker company, Bioficial Organs, was also consulted on the project.
Another company, Space Tango, is embarking on an experiment to develop new products to improve life on Earth. Because in microgravity, so-called microglial cells develop and move in three-dimensional (3D) cultures. This microglia represents a type of immune defense cell found in our central nervous system. The results could thus help to find new approaches to characterize, understand and develop treatments for Parkinson's disease and multiple sclerosis. But why did you name your company Space Tango?"  But because the cells in space swing! "Esther J. Putman and Danielle Rosales, two students from the Lexington, Kentucky company project, said to me.
During the briefing. - Photo : rke

dimanche 21 juillet 2019

Flash-back : de Pleigne (Jura) Ă  la Lune

Kennedy Space Center : un monde fou, fou, fou pour fĂŞter
les 50 ans d'Apollo 11 ce 21 juillet 2019. - Photo : rke
[Cape Canaveral, July 21, 2019, rke. English below] – Flash-back il y a 50 ans dans un petit village de Pleigne (Jura suisse). La ferme de mon grand-père Arthur Brosy, au milieu du village, Ă  l’endroit dit « la Vie de Ferrette », habitation d’ailleurs rachetĂ©e et transformĂ©e par mon frère Claude qui y habite aujourd’hui avec sa famille.
PlantĂ© devant un très petit poste de tĂ©lĂ©vision cathodique en noir-blanc, un jeune ado pas encore geek (mais presque) a les yeux rivĂ©s devant les images en direct d’Apollo 11, en provenance de la Lune. Armstrong  pose son pied, puis Aldrin. Je suis subjuguĂ©, envahi par une grande admiration de ce que l’Homme est capable de rĂ©aliser. Il est 3h56 du matin en Suisse ce 21 juillet 1969, le temps est très nuageux et on ne voit pas la Lune. Mais les deux hommes, quasi fantomatiques, qui dĂ©ambulent, sont bien-lĂ . Tout comme ma grand-mère LĂ©ontine qui s’est rĂ©veillĂ©e tout exprès pour l’occasion. Elle est fan des grands Ă©vĂ©nements, de somptueuses cĂ©rĂ©monies, comme l’Ă©popĂ©e des Kennedy ou les princesses royales. Elle est plus qu’admirative devant ces images captivantes, quasi envoĂ»tantes. Je pense avoir un peu hĂ©ritĂ© d’elle en ce qui concerne les grands moments de l’histoire.
Le direct dure plus d’une heure et demie, le jour se lève. Le pas de gĂ©ant, c’est d’avoir prouvĂ© que l’humanitĂ© peut accomplir de grandes choses si elle le veut, mĂŞme sauver la planète bleue de son agonie Ă©cologique. 

À l'entrée du centre spatial, il est tombé dans le canal.
Attention aux alligators. - Photo : rke
Les fidèles 
Ces derniers jours, j’ai reçu de nombreux messages de mes lecteurs du village de Pleigne qui me suivent fidèlement.
  • Tout d’abord de Pierre-AndrĂ© Grossenbacher, fĂ©ru d’hĂ©licoptères qui ne loupe pas une occasion de me saluer dès que j’arrive aux USA (en gĂ©nĂ©ral, c’est le premier Ă  m’Ă©crire)
  • Puis d’Hubert Ackermann, ancien instituteur, ancien maire (12ans), ancien rĂ©dacteur en chef de L’Écho de l’Arche (actualitĂ©s des villages du Haut-Plateau delĂ©montain), qui vient de me dire que je suis un terrestre-extra
  • Enfin, le message de ma cousine Françoise Brosy qui me signale une petite anecdote : « le jour oĂą on a marchĂ© sur la Lune, c’Ă©tait le baptĂŞme de ma fille GĂ©raldine et tous les invitĂ©s Ă©taient davantage intĂ©ressĂ©s par l’Ă©vĂ©nement que par la cĂ©rĂ©monie ». GĂ©raldine, qui a fĂŞtĂ© ses 50 ans le 11 juillet 2019, a quand mĂŞme de la chance d’ĂŞtre nĂ©e une annĂ©e historique
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Ci-dessous, l’article de Benjamin Fleury du Quotidien Jurassien du 20 juillet 2019, me concernant. Traduit en anglais pour mon lectorat amĂ©ricain

Dans le Jura, des Ă©toiles plein les yeux
  • L’exploit du 21 juillet 1969 a marquĂ© toute une gĂ©nĂ©ration. Les Jurassiens Roland J. Keller et Eric Ankii ont Ă©tĂ© captifs tout particulièrement par la première conquĂŞte lunaire
  • Le premier est actuellement Ă  Cap Canaveral en pèlerinage. Le second avait assistĂ© au lancement de ta fusĂ©e sur place, ce qui fut le dĂ©but d'une aventure folle de 800 000 km
Le Quotidien Jurassien du 20 juillet 2019 - www.lqj.ch
Les premiers pas de |’Homme sur la Lune, par le commandant Neil Armstrong et Buzz Aldrin, sont un souvenir qui restera marquĂ© Ă  jamais dans les esprits des personnes en âge de s’en rappeler. A 3h56, heure suisse, les images floues transmises par la NASA aux chaines de tĂ©lĂ©vision laissaient deviner |’Ă©vĂ©nement historique. L’aboutissement d’annĂ©es de prĂ©parations, mais aussi de rivalitĂ© entre les deux grandes puissances de la Guerre froide: les LSA et PURSS.
Dans le Jura, Ă  Peigne, ce fut une nuit blanche pour Roland J. Keller, alors âgĂ© de 13 ans. «Je regardais la tĂ©lĂ©vision avec ma grand-mère et cela a allumĂ© ma passion. Ce phĂ©nomène d’ĂŞtre sur la Lune m’a attirĂ©», confie le journaliste jurassien qui habite aujourd’hui Courrendlin. Cette forte attraction pour la Lune ne I’a plus quittĂ©. Après Apollo 11, les hommes sont retournĂ©s sur le satellite de la Terre Ă  plusieurs reprises jusqu’en 1972 grâce au programme spatial du prĂ©sident Kennedy. Tout au long de ces tentatives pĂ©rilleuses, Roland J. Keller accumule une quantitĂ© de documents et de revues. Jusqu’Ă  devenir un fin connaisseur de Cap Canaveral, de l’espace et des navettes voyageant entre Terre et Lune.

Il a vu les flammes de Challenger
Je me suis levé très, très tôt, ce dimanche 21
juillet 2019 pour ĂŞtre le premier Ă  voir un
Florida Today. Une heure après, tout était vendu !
Les journaux imprimés ont toujours la cote !
- Photo : rke
Devenu reporter dans le domaine spatial, wu est aujourd’hui le seul Suisse a ĂŞtre accrĂ©ditĂ© au complexe de lancement spatial en Floride, ce qui constitue un sacrĂ© tour de force. «J’en suis fier», admet celui qui est dĂ©fini dans le pays de la conquĂŞte spatiale comme «le petit Suisse qui vient voir les grandes fusĂ©es amĂ©ricaines». Un privilĂ©giĂ© qui peut poser son matĂ©riel sur le pas de tir et qui est conviĂ© aux confĂ©rences de presse. Ă€ chaque fois qu’il s’y rend pour voir un lancement, l’adrĂ©naline le prend, car ce sont souvent des mois — voire des annĂ©es de travail — qui se jouent en quelques secondes. Et tout n'est pas toujours rose, comme ce fameux 28 janvier 1986 oĂą la navette Challenger se dĂ©sintĂ©gra avec sept personnes Ă  bord, une minute après le dĂ©collage. Un instant terrible: «Il y avait beaucoup d’invitĂ©s Ă  proximitĂ© et soudain tout s’est arrĂŞtĂ©. Plus personne ne bougeait. Sur le moment, on ne savait pas comment rĂ©agir. On a seulement fait notre travail de journaliste, Ă  savoir rĂ©colter et envoyer les infos.» Un demi-siècle après le fameux «bond de gĂ©ant pour l’humanitĂ©», une fusĂ©e partira du centre spatial demain pour ravitailler la station spatiale internationale. L’occasion pour Roland J. Keller d’assister è son 30° lancement de fusĂ©e, mais aussi, et surtout de faire un pèlerinage sur le pas de tir d’ Apollo 11, lĂ  oĂą tout a dĂ©butĂ©. «J’y vais, car c’est symbolique. Je veux y ĂŞtre», relève le journaliste, pour une fois incapable de retranscrire en mots ce qu'il ressent.
J'Ă©tais aussi en direct sur RFJ avec Jean-Michel Probst
le 19 juillet 2019. - Écoutez le son :
Cliquez ici
RĂ©dacteur en chef d’une revue scientifique destinĂ©e aux ingĂ©nieurs, Roland J. Keller devrait donc vivre demain «son premier petit rĂŞve». Ne pouvant aller lui-mĂŞme sur la Lune, en a-t-il un second sur la planète bleue? «]’aimerais assister Ă  un lancement de fusĂ©e pour la Lune», glisse celui qui soutient le prĂ©sident Trump au moins sur un point. Ce dernier a en effet relancĂ© l’idĂ©e d'une reconquĂŞte lunaire, plusieurs dĂ©cennies après que la NASA a rĂ©ussi son audacieux pari.
Si certains doutent que l’homme n’ait jamais foulĂ© la froide surface lunaire, Roland J. Keller balaye ces thĂ©ories du complot d’un revers de main. «Ă‡a aurait Ă©tĂ© plus difficile de « schinder » que d’y aller. Les chiffres sont lĂ , la fusĂ©e a dĂ©collĂ©.» Cela a reprĂ©sentĂ© un travail de près de dix ans avec 400 OOO personnes impliquĂ©es», souligne-t-il, convaincu que l’homme a pu accomplir ce qui Ă©tait fantasmĂ© depuis des siècles.
Seize ans après Tintin, cette fois, «on a marchĂ© sur la lune».
Benjamin Fleury (Quotidien Jurassien)
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Flash-back: from Pleigne (Switzerland) to the Moon
[Cape Canaveral, July 21, 2019, rke] – Flashback 50 years ago in a small village in Pleigne (Swiss Jura). My grandfather Arthur Brosy's farm, in the middle of the village, in the place called "La Vie de Ferrette,” a house bought and transformed by my brother Claude who now lives there with his family.
Standing in front of a very small black and white cathode television set, a young teenager who is not yet a geek (but almost) is staring at the live images of Apollo 11 from the Moon. Armstrong sets his foot down, then Aldrin. I am overwhelmed, overwhelmed by a great admiration for what Man is capable of achieving. It is 3:56 a.m. in Switzerland on July 21, 1969, the weather is very cloudy and you can't see the Moon. But the two men, almost ghostly, who are walking around. Just like my grandmother LĂ©ontine who woke up especially for the occasion. She is a fan of great events, sumptuous ceremonies, such as the Kennedy epic or royal princesses. She is more than admiring these captivating, almost bewitching images. I think I inherited a little bit from her with regard to the great moments of history.
The live broadcast lasts more than an hour and a half, the day breaks. The great step forward is to have proven that humanity can achieve great things if it wants to, even saving the blue planet from its ecological agony. 

Florida Today, July 21, 1969.
Florida Today. July 21, 2019.
The faithful 
In recent days, I have received many messages from my readers in the village of Pleigne who follow me faithfully.
  • First of all, Pierre-AndrĂ© Grossenbacher, a helicopter enthusiast who never misses an opportunity to greet me as soon as I arrive in the USA (in general, he is the first to write to me)
  • Then Hubert Ackermann, former teacher, former mayor (12 years old), former editor-in-chief of L'Écho de l'Arche (news from the villages of the Haut-Plateau delĂ©montain), who just told me that I am an earthly extra.
  • Finally, the message from my cousin Françoise Brosy who tells me a little anecdote: "The day we walked on the Moon, it was the baptism of my daughter GĂ©raldine and all the guests were more interested in the event than in the ceremony". GĂ©raldine, who celebrated her 50th birthday on July 11, 2019, is still lucky to have been born in a historic year.
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Article written by Benjamin Fleury in the Quotidien Jurassien dated July 20, 2019, concerning me. Translated into English for my American readership 
In the Swiss Jura, stars full of eyes
  • The feat of July 21, 1969, marked a whole generation. The Jurassians Roland J. Keller and Eric Ankli were particularly captive by the first lunar conquest
  • Quotidien Jurassien. July 20, 2019. www.lqj.ch 
  • The first is currently on pilgrimage to Cape Canaveral. The second one had attended the launch of your rocket on the spot, which was the beginning of a crazy 800,000 km adventure
The first steps of Man on the Moon, by Commander Neil Armstrong and Buzz Aldrin, are a memory that will remain forever in the minds of those of us of age to remember. At 3:56 a.m. Swiss time, the fuzzy images transmitted by NASA to the television channels suggested a historical event. The result of years of preparation, but also of rivalry between the two great powers of the Cold War: the LSA and PURSS.
In the Jura, in Pleigne, it was an all-nighter for Roland J. Keller, then 13 years old. "I was watching television with my grandmother and it ignited my passion. This phenomenon of being on the Moon attracted me," says the Jura journalist who now lives in Courrendlin. This strong attraction for the Moon never left him. After Apollo 11, the men returned to the Earth's satellite several times until 1972 thanks to President Kennedy's space program. Throughout these perilous attempts, Roland J. Keller accumulated a quantity of documents and reviews. Until he became a fine connoisseur of Cape Canaveral, space and shuttles traveling between Earth and the Moon.

He Saw the Flames of Challenger
Orlando Sentinel. July 21, 1969.
Orlando Sentinel. July 21, 2019.
As a space reporter, who is now the only Swiss to be accredited to the Florida space launch complex, which is quite a feat. "I am proud of it," admits the man who is defined in the country of the space conquest as "the little Swiss who comes to see the big American rockets.” A privileged one who can put his equipment on the firing point and is invited to press conferences. Every time he goes there to see a launch, the adrenaline takes it, because it's often months - even years of work - that are played out in a few seconds. And not everything is always rosy, like that famous January 28, 1986, when the Challenger shuttle disintegrated with seven people on board, one minute after takeoff. A terrible moment: "There were many guests nearby and suddenly everything stopped. No one was moving anymore. At the time, we didn't know how to react. We only did our job as journalists, which was to collect and send the information." Half a century after the famous "giant leap for humanity", a rocket will leave the space center tomorrow to refuel the international space station. The opportunity for Roland J. Keller to attend his 30th rocket launch, but also, and above all, to make a pilgrimage to the Apollo 11 launch pad, where everything began. "I'm going because it's symbolic. I want to be there," the journalist notes, for once unable to put into words what he feels.
Roland J. Keller, editor-in-chief of a scientific journal for engineers, should therefore live out his "first little dream" tomorrow. Unable to go to the moon himself, does he have a second one on the blue planet? "Would like to see a rocket launch for the moon," says the man who supports President Trump on at least one point. The latter has indeed revived the idea of a lunar reconquest, several decades after NASA succeeded in its audacious bet.
While some doubt that man has never walked on the cold lunar surface, Roland J. Keller sweeps away these conspiracy theories with a flick of the wrist. "It would have been more difficult to make a fake than to go there. The numbers are there, the rocket has taken off." It represented a work of nearly ten years with 400 000 people involved," he emphasizes, convinced that man has been able to accomplish what had been fantasized for centuries.
Sixteen years after Tintin, this time "We walked on the moon.”
Benjamin Fleury

samedi 20 juillet 2019

Apollo (1969-2019) : ambiance et revue de presse

Exposition de corvettes au KSC. - Photo : rke
[Cape Canaveral, July 20, 2019, 21:56 p.m., rke. English below– Apollo 11 et la NASA sont sur toutes les lèvres, sur les T-shirts, dans les journaux, Ă  la tĂ©lĂ©. Pas moyen d’Ă©chapper sur le sujet. Pour une fois pas de football, mais un foot, des « feet », des pas, un bond. Pris d’assaut, les journaux sont quasi vides dans les rares caissettes qui existent dans les supermarchĂ©s. Ă€ l’heure d’internet, preuve qu’il y a encore un intĂ©rĂŞt pour les mĂ©dias papier, chaque badaud souhaitant conserver un exemplaire historique du 50e anniversaire d’Apollo en ce 20 juillet prĂ©cisĂ©ment oĂą Ă  21h56, Neil Armstrong Ă  posĂ© le pied sur la Lune. « Mais oui, encore cette NASA » me lâche un passant en me voyant accaparĂ© Ă  acheter le seul journal Florida Today. Comme lui n’a pas l’air de vouloir se l’approprier, je n’hĂ©site pas Ă  vite l’acheter, histoire de raconter mon histoire. La vendeuse tout sourire et un peu fière ne peut s’empĂŞcher de me donner ses impressions sur l’aventure lunaire naissante, le projet d’ArtĂ©mis de la NASA. « Pour moi cleptomanie bien qu’on reconquière la Lune et mĂŞme plus loin, mais il faudrait quand mĂŞme aussi un peu plus d’occuper de nous. », confie-t-elle.

T-shirts NASA
Vu dans un super marchĂ©. Photo : rke
Au pays des fusĂ©es, rien ne m’Ă©chappe, surtout pas les innombrables T-shirts avec le logo NASA. Une nouvelle mode qui se rĂ©pand en Europe et surtout aux USA. Après les T-shirts Hard Rock Cafe et les hoodies ornĂ©s des blasons des universitĂ©s de l’Ivy League, c’est au tour des vĂŞtements floquĂ©s du logo de la National Aeronautics and Space Administration d’avoir la cote. Alors,  allez savoir pourquoi, L’iconographie amĂ©ricaine renvoie une image cool et urbaine qui plaĂ®t au public, mĂŞme si, celles oĂą ceux qui portent ces T-shirts ne sauraient dĂ©crire l’acronyme exact du mot NASA. NASA ça fait grandiose, ça fait sĂ©rieux, ça fait rĂŞver.
Aujourd’hui, en ce samedi historique du 20 juillet 2029, c’est la première fois en 38 ans que je me rends Ă  des lancements (accrĂ©ditĂ© officiellement), ma 30e mission de reportage, que je vois autant de touristes affluer au centre des visiteurs du Kennedy Space Center (KSC). Il faut patienter une heure avant de monter dans le bus qui mène au bâtiment qui contient la fameuse Saturn V du programme Apollo. Un monde fou s’est donnĂ© rendez-vous ce jour comme pour dire : j’Ă©tais-lĂ , ce jour-lĂ , avec mon T-shirt.

La capsule Orion est prĂŞte 
Buzz Aldrin au garde à vous lors de la cérémonie du 20 juillet
au KSC: - Photo : NASA
Attendue, la venue du vice-prĂ©sident amĂ©ricain Mike Pence ne m’a pas laissĂ© indiffĂ©rent. Inscrit comme il se doit dans les temps la NASA m’a fait savoir qu’elle n’acceptait pas de journalistes Ă©trangers sur place dans le grand bâtiment d’assemblage de la nouvelle capsule Orion. Du coup, je ne suis rabattu devant l’Ă©cran gĂ©ant des visiteurs pour suivre son discours. Pence, dans un ton posĂ©, pondĂ©rĂ© et convaincant a rĂ©affirmĂ© les objectifs d’envoyer un homme et une femme sur la Lune en 2024, que la capsule Orion est quasi prĂŞte et que le lanceur SLS est bien avancĂ©. Enfin, depuis les premières Ă©tudes d’Orion (voir ma visite : cliquez ici), c’est plutĂ´t le moment. Idem pour le module de service europĂ©en : il est lĂ  : cliquez ici.

CRS-18 : lancement mercredi 24 juillet 2019 , comme l’amerrissage d’Apollo 11 (1969)
Pour ma part, je suis Ă©videmment un peu déçu d’avoir Ă©tĂ© mis de cĂ´tĂ©, en tant qu’Ă©tranger, mais je peux me rĂ©jouir d’avoir obtenu mon badge vert fĂ©dĂ©ral qui me permettra d’assister pour la 30e fois, aux premières loges, au lancement d’une fusĂ©e. MĂŞme si le dĂ©collage de SpaceX-Falcon 9 CRS-18 est dĂ©calĂ© Ă  mercredi 24 juillet 18h24 (0h24 suisse jeudi), cela correspond jour pour jour Ă  la date d’amerrissage d’Apollo 11, le 24 juillet 1969. Un bel Ă©pilogue, pas vrai ?

ÉnormĂ©ment de monde au KSC pour assister Ă  une projection dans le Universe Theatre. Photo : rke
Apollo 11 (50): vibes and press review
Florida Today, July 20, 2019
[Cape Canaveral, July 20, 2019, 21:56 p.m., rke] – Apollo 11 and NASA are on everyone's lips, on T-shirts, in newspapers, on TV. There's no way to escape on the subject. For once, no football, but a football, feet, steps, a leap. Taken by storm, the newspapers are almost empty in the few boxes that exist in supermarkets. In this Internet hour, proof that there is still an interest in the print media, every onlooker wishing to keep a historical copy of Apollo's 50th anniversary on July 20th precisely where, at 9:56pm, Neil Armstrong set foot on the Moon. "Yes, that NASA again" lets go of a passer-by when he sees me busy buying the only Florida Today newspaper. As he doesn't seem to want to own it, I don't hesitate to buy it quickly, just to tell my story. The saleswoman, all smiles and a little proud, can't help but give me her impressions of the nascent lunar adventure, NASA's Artemis project. "For me kleptomania although we are reconquering the moon and even further away, but we still need to take a little more care of ourselves,” she confides.

NASA T-shirts
No more newspapers at 11am.
- Photo : rke
In the land of rockets, nothing escapes me, especially the countless T-shirts with the NASA logo. A new fashion that is spreading in Europe and especially in the USA. After the Hard Rock Cafe T-shirts and hoodies adorned with the coats of arms of Ivy League universities, it is now the turn of the National Aeronautics and Space Administration logo flocked clothing to be in demand. So, who knows why, American iconography reflects a cool and urban image that appeals to the public, even if those who wear these T-shirts cannot describe the exact acronym of the word NASA. NASA is great, it looks serious, it makes you dream.
Today, on this historic Saturday, July 20, 2019, this is the first time in 38 years that I have been to launches (officially accredited), my 30th reporting mission, that I have seen so many tourists flock to the Kennedy Space Center (KSC) visitor center. It takes an hour to get on the bus to the building that contains the famous Saturn V of the Apollo program. A crazy world came together this day as if to say: I was there that day, with my T-shirt on.

NASA administrator Jim Bridenstine. - Photo : NASA
The Orion Capsule Is Ready 
Waiting, the arrival of the American Vice-President Mike Pence did not leave me indifferent. Registered on time, NASA informed me that it did not accept foreign journalists on the site in the large assembly building of the new Orion capsule. As a result, I didn't fold back in front of the visitors' giant screen to follow his speech. Pence, in a calm, balanced and convincing tone, reaffirmed the objectives of sending a man and a woman to the Moon in 2024, that the Orion capsule is almost ready and that the SLS launcher is well advanced. Finally, since Orion's first studies (see my visit: click here), it is rather the moment. Same for the European service module: it is there: click here.

Buzz Aldrin, fit and attentive. Buzz Aldrin, fit and attentive. - Photo : NASA
CRS-18: launch on Wednesday, July 24, 2019, such as the Apollo 11 landing (1969)
For my part, I am obviously a little disappointed to have been put aside, as a foreigner, but I can be happy to have obtained my federal green badge that will allow me to attend the launch of a rocket for the 30th time. Even if the takeoff of SpaceX-Falcon 9 CRS-18 is postponed to Wednesday July 24 at 6:24 p.m. (0:24 Swiss time on Thursday), it corresponds to the landing date of Apollo 11, July 24, 1969. A nice epilogue, isn't it?
New York Times, July 20, 2019
New York Times, July 21, 1969

vendredi 19 juillet 2019

Apollo : « Le programme lunaire a Ă©vitĂ© une 3e guerre mondiale »


De petits pas de touristes pour faire décoller le baromètre de la fusée Saturne. - Photo : rke
[Cap Canaveral, July 19, 2019. English below] – Quand Dame Lune se rĂ©veille, la population s’Ă©merveille. De son plein Ă©clat en ce 19 juillet, veille des cinquante ans de l’alunissage, notre astre Ă©claire l’horizon loin Ă  la ronde non seulement la nuit tombĂ©e, mais dans le cĹ“ur des AmĂ©ricains. Ă€ mon arrivĂ©e en Floride, le douanier a Ă©tĂ© tout admiratif de me voir dĂ©barquer faire un petit pas, dans sa grande AmĂ©rique. Une serveuse d’un fast-food m’a rappelĂ© : « les fusĂ©es, ça c’est mon truc ! ». Je me suis senti un peu gĂŞnĂ© d’ĂŞtre Suisse. L’ambiance est Ă  l’unisson « si je puis dire » pour cet Apollo 11, ou plutĂ´t Apollo 50, dit-on marquant ainsi tout le programme lunaire d’Apollo 1 (1967) Ă  Apollo 17 (1972). 

Florida Today du 14 juillet 2019.
On sautille de petits pour faire décoller la fusée Saturne
Dans les rues pas de grandes pancartes qui Ă©voquent la Lune. La grande attraction reste toujours le centre des visiteurs KSC (Kennedy Space Center) archi-comble de touristes qui viennent faire leurs petits pas voir la grande fusĂ©e Saturne V dans son hangar…. Dans une chaleur mouette Ă  70% d’humiditĂ©. La NASA a mĂŞme installĂ© en plein air un carrelage de planelles hexagonales sur lesquelles on peut poser les pieds. Plus il y a de petits pas, autrement dit, plus on sautille sur ces planelles, plus le baromètre monte, un peu comme applaudimètre) et lorsque le baromètre en forme de fusĂ©e est au sommet, la fusĂ©e Saturne (sur un Ă©cran vertical) dĂ©colle… avec le vrombissement reconstituĂ©…
Pour l’AmĂ©ricain moyen, retourner sur la Lune reprĂ©sente une certaine fiertĂ©, mĂŞme si les profanes ne voient pas trop les tenants et aboutissants. Après tout, cela ne peut que raviver le rĂŞve, du tout bon pour les affaires. L'innovation spatiale est un levier de dĂ©veloppement très rentable qui irrigue toute l'Ă©conomie. Le programme lunaire a boostĂ© nombre de technologies dont nous bĂ©nĂ©ficions encore aujourd’hui : le TĂ©flon, le velvro, l’ensachage des chips, l’airbag, le dĂ©tecteur de fumĂ©e et mĂŞme les couches-culottes jetables... D’ailleurs, le smartphone et la Wifi n’auraient jamais pu exister sans « l’accĂ©lĂ©romètre » et le « gyroscope ». 

382 kilos de roche lunaire 
DĂ©collage : enfin, presque.
- Photo : rke
Les 382 kilos de roche lunaire rapportĂ©s sur Terre sont « les matĂ©riaux les plus prĂ©cieux sur Terre » . De nombreuses dĂ©couvertes sur la nature de l'Univers proviennent de l'Ă©tude de ces Ă©chantillons rapportĂ©s par la première mission, Apollo 11. Les scientifiques ont notamment pu comprendre la façon dont le satellite naturel de la Terre Ă©tait nĂ©, pratiquement en mĂŞme temps que la planète bleue, il y a 4,3 Ă  4,4 milliards d'annĂ©es, Ă  la suite d'un Ă©norme impact sur l'ancĂŞtre de notre planète. Mon confrère journaliste François de Closets le rappelle : « Dans un certain sens, la mission Apollo 11 a permis de sauver notre planète. Pour la première fois, l’humanitĂ© a eu un Ă©clair de gĂ©nie, Ă©viter une autre guerre mondiale, parce que l’on Ă©tait quand mĂŞme parti pour s’envoyer des bombes atomiques ! Aujourd’hui, il pourrait y avoir une guerre entre la Chine et les États-Unis. S’ils pouvaient la rejouer dans l’espace…
Les avantages d’un retour sur la Lune ? Utiliser notre astre comme tremplin pour aller sur Mars, car l’eau, qui n’y est pas abondante suffirait quand mĂŞme Ă  crĂ©er du comburant-carburant (oxygène-hydrogène). Un sacrĂ© challenge !  Et puis, il serait aussi possible d’en extraire de l’hĂ©lium-3, 300 fois plus prĂ©sent sur la Lune que sur la Terre. Ce serait le carburant idĂ©al : non polluant, sans dĂ©chets radioactifs, il offrirait un très haut rendement dans des rĂ©actions de fusion nuclĂ©aire.
NASA pause.
Sans compter les avancĂ©es dans la recherche scientifique autour et sur la lune et ses potentielles retombĂ©es, le nouveau programme de la NASA Artemis (dĂ©esse de la Lune, fratrie d’Apollo-n) est très, très ambitieux. Trop pour notre Ă©poque ? 

Le programme restant des festivités
Une grande action nationale et populaire a Ă©tĂ© mise sur pied aux USA, soit 200 manifestations publiques depuis le dĂ©but de l’annĂ©e jusqu’au 5 aoĂ»t 2019, dont les 3/4 rien que ce mois de juillet. Cela va de pièces théâtrales, Ă  des reprĂ©sentations dans des salles de cinĂ©ma, de tournĂ©es de golf (Alan Shepard Ă©tait un fĂ©ru de golf), des soirĂ©es en tenue spatiales, des dĂ©fis d’Ă©tudiants en crĂ©ant des alunissages avec des drones, des camps d’Ă©tĂ© lunaires, des dĂ®ners, des galas. D’ailleurs, le 16 juillet (jour du lancement, il y a 50 ans), il y a eu un gala officiel ici en Floride avec Collins et Duke. Sans oublier la Parade des astronautes dans Coco Bach en corvette, le 14 juillet. Un grand moment attendu ce samedi 20 juillet se situe sur le cĂ©lèbre Times Square Ă  New York qui se transforme pour l’occasion en mer de la TranquillitĂ© avec un pas gĂ©ant lunaire reconstituĂ© en sable. 

Décollage reporté à mercredi 24 juillet
Et puis, nec plus ultra ce dĂ©collage CRS-18 de la fusĂ©e SpaceX Falcon 9, ici Ă  Cap Canaveral qui, s’il n’est pas lunaire et habitĂ©, sera symbolique et quand mĂŞme historique, mĂŞme reportĂ© de quelques jours. MĂŞme si ce lancement vient d’ĂŞtre reportĂ© de quelques jours, il restera quand mĂŞme dans les annales pour l’anniversaire d’Apollo… 50.

Apollo: "The lunar program avoided a 3rd World War"
[Cape Canaveral, July 19, 2019. English below] - When Lady Moon wakes up, the population marvels. In its full splendor on this July 19, the eve of the 50th anniversary of the Moon landing, our star illuminates the horizon far and wide, not only at nightfall, but in the hearts of Americans. When I arrived in Florida, the customs officer was all admiring to see me take a small step forward in his great America. A waitress at a fast food restaurant reminded me: "Rockets are my thing! » I felt a little embarrassed to be Swiss. The atmosphere is in unison "if I may say" for this Apollo 11, or rather Apollo 50, thus marking the entire lunar program from Apollo 1 (1967) to Apollo 17 (1972). 

We jump from little ones to make the Saturn rocket take off
In the streets no big signs that evoke the Moon. The main attraction is still the KSC (Kennedy Space Center) visitor center, which is packed with tourists who come to see the big Saturn V rocket in its hangar.... In a seagull heat with 70% humidity. NASA has even installed a tile of hexagonal planks in the open air on which feet can be placed. The smaller steps there are, in other words, the more one jumps on these planes, the more the barometer rises, a little like applaudometer) and when the rocket-shaped barometer is at the top, the Saturn rocket (on a vertical screen) takes off... with the reconstituted roar...
For the average American, returning to the moon is a source of pride, even if lay people don't see the ins and outs. After all, it can only revive the dream, which is very good for business. Spatial innovation is a very profitable development lever that irrigates the entire economy. The lunar program has boosted many of the technologies we still benefit from today: Teflon, Velvro, chip bagging, airbags, smoke detectors and even disposable diapers...
Moreover, the smartphone and wifi would never have existed without the "accelerometer" and the "gyroscope." 

At KSC VC.
842 lb of moon rock 
The 382 kilos of lunar rock brought back to Earth are "the most precious materials on Earth". Many discoveries about the nature of the Universe come from the study of these samples brought back by the first mission, Apollo 11. In particular, scientists were able to understand how the Earth's natural satellite was born, almost at the same time as the blue planet, 4.3 to 4.4 billion years ago, as a result of a huge impact on the ancestor of our planet. My fellow journalist François de Closets reminds us: "In a way, the Apollo 11 mission made it possible to save our planet. For the first time, humanity had a flash of genius, avoiding another world war, because we were still going to send atomic bombs at each other! Today, there could be a war between China and the United States. If they could play it again in space....
The advantages of returning to the moon? Use our star as a springboard to Mars, because the water, which is not abundant there, would still be enough to create oxidant-fuel (oxygen-hydrogen). It was quite a challenge!  And then, it would also be possible to extract helium-3, 300 times more present on the Moon than on Earth. It would be the ideal fuel: non-polluting, without radioactive waste, it would offer very high efficiency in nuclear fusion reactions.
In addition to the advances in scientific research around and on the moon and its potential benefits, NASA's new Artemis program (goddess of the moon, siblings of Apollo-n) is very, very ambitious. Too much for our time? 

New York Post of July 18, 2019
The Remaining Programme of the Festivities
USA Today of July 18, 2019
A major national and popular action has been organized in the United States, with 200 public demonstrations since the beginning of the year until August 5, 2019, three quarters of which were held this July alone. They range from theatrical plays, to performances in cinemas, golf tours (Alan Shepard was a golf enthusiast), evenings in space suits, student challenges by creating lunar summer camps with drones, lunar summer camps, dinners, galas. In fact, on July 16 (the day of the launch, 50 years ago), there was an official gala here in Florida with Collins and Duke.
Not to mention the Astronaut Parade in Coco Bach en corvette on July 14. A great moment expected this Saturday, July 20 is located on the famous Times Square in New York which is transformed for the occasion into the Sea of Tranquillity with a giant lunar step reconstituted in sand.

Take-off Postponed to Wednesday, July 24
And then, no more ultra, this CRS-18 takeoff of the SpaceX Falcon 9 rocket, here at Cape Canaveral which, if not lunar and inhabited, will be symbolic and still historical, even postponed for a few days. Even if this launch has just been postponed for a few days, it will still be in the annals for Apollo's birthday... 50.
New York Post of July 18, 2019