samedi 27 avril 2019

« Explosion » de Dragon-Test : SpaceX manque de transparence quand ça va mal

Image prise par Craig Bailey du Florida Today le 20 avril 2019. - Photo © Craig Bailey.
Orange smoke is seen above SpaceX's facilities.
[Cap Canaveral, April 26, 2019, rke - English below] - Le soi-disant incident – en rĂ©alitĂ© une « explosion » – lors de l’essai de la capsule Dragon de SpaceX, samedi 20 avril, prĂ©occupe non seulement en haut lieu les autoritĂ©s du centre de la Floride (ComtĂ© de Brevard), mais Ă©galement tout un chacun. D’une part, parce qu’un autre dĂ©collage de SpaceX (d’ailleurs repoussĂ© de 6 jours), est programmĂ© pour mercredi 1er mai 2019 Ă  10 h locale (16h suisse). Ce nouveau tir est davantage attendu, car la fusĂ©e Falcon embarque en son sommet Ă©galement une : capsule Dragon. Les essais statiques ordinaires du premier Ă©tage du lanceur de CRS-17 (photo ci-dessous) se sont fait attendre ce vendredi 26 avril, ce qui a alimentĂ© encore le suspense. Essai de moteur qui, finalement, s’est dĂ©roulĂ© parfaitement ce samedi 27 avril.
Certes, la capsule de CRS-17 n’est pas la mĂȘme que celle qui a explosĂ©, mais la population fait un amalgame entre l’un et l’autre vaisseau spatial. Et il y a une grande diffĂ©rence ! La capsule (camion) est chargĂ©e d’amener du matĂ©riel pour la Station spatiale internationale ISS par un autre « aiguillage » en Ă©tant accrochĂ©e Ă  son arrivĂ©e par le bras robotique de la « locomotive » ISS. Tandis que la « capsule-astronaute », un peu plus cossue, s’amarre seule Ă  l’ISS par une autre « voie » spatiale.

L'hydrazine et le tétroxyde d'azote
La capsule Dragon Demo-1. On la reconnaĂźt avec ses nervures dans le bas.
Lesquelles contiennent les moteurs SuperDraco, intégrés.
Photo : Roland J. Keller, 1er mars 2019. DĂ©collage : cliquez ici
Pour revenir Ă  l’« explosion » en question, la fumĂ©e brunĂątre qui s’est en dĂ©gagĂ©e, « aurait envoyĂ© des composĂ©s chimiques dangereux dans l’environnement ». Ce n’est pas moi-mĂȘme qui le relĂšve, mais le trĂšs sĂ©rieux quotidien Florida Today (voir copie ci-contre) qui l’annonce dans son Ă©dition de vendredi 26 avril 2019 : « Les propergols de la capsule Crew Dragon – conçus pour fournir avec soin les tirs des moteurs pendant les anomalies de dĂ©collage et pour naviguer dans l'espace – sont beaucoup plus dangereux que ceux utilisĂ©s pour le lancement typique. L'hydrazine et le tĂ©troxyde d'azote utilisĂ©s le samedi 20 avril sont appelĂ©s fluides hypergoliques, ce qui signifie qu'ils rĂ©agissent violemment lorsqu'ils entrent en contact les uns avec les autres. Ils sont utilisĂ©s dans les fusĂ©es et les engins spatiaux depuis des dĂ©cennies parce qu'ils peuvent ĂȘtre stockĂ©s sur une longue pĂ©riode de temps et restent fiables. »

Florida Today. April 26, 2019.
Toxique oui. Dangereux au loin, non
La fumĂ©e qui s’est dĂ©gagĂ©e sur le tir d’essai de samedi 20 avril Ă©tait donc bien toxique, du moins pour ce qui est les alentours. Comme SpaceX et la NASA sont bien conscients des risques encourus, c’est pour cela qu’ils sont trĂšs sĂ©vĂšres en nous empĂȘchant d’assister (journalistes Ă©trangers, comme AmĂ©ricains) Ă  ces tests. Les images de Craig Bailey qui ont fait le tour de monde oĂč l’on voit la fumĂ©e orange et des baigneurs (voir ci-dessus), ont Ă©tĂ© prises de trĂšs loin, environ 20 km au tĂ©lĂ©objectif, d’oĂč cette impression d’ĂȘtre proche. N’empĂȘche que l’affaire « explosion Crew-Dragon » va faire couler encore beaucoup d’encre. D’autant plus que les dirigeants du programme spatial (surtout SpaceX) restent muets sur le dĂ©roulement de l’explosion. D’habitude si ouverte Ă  donner des informations lorsque tout va bien (quoique), la sociĂ©tĂ© SpaceX ne fait pas tellement preuve de transparence mĂ©diatique lorsque tout va mal. Certes, on va faire preuve de patience en attendant le rapport final sur les causes de cette catastrophe. Mais un dĂ©roulement des faits aurait dĂ©jĂ  pu attĂ©nuer nos soupçons. De quoi ? De cachotteries…

Boeing se frotte les mains
Évidemment, l’espoir de voir s’envoler les prochains astronautes amĂ©ricains de Cap Canaveral cette annĂ©e s’amenuise. Ce qui profite un peu Ă  la concurrence, Boeing, qui, avec sa capsule (aussi conique) « CST-100 Starliner Orbital Flight Test » pourrait s’envoler dĂšs le 17 aoĂ»t au bout d’une fusĂ©e Atlas 5, de United Alliance, la concurrence Ă  SpaceX. Je dis bien pourrait.
Hey, oĂč est la concurrence ? Entre Chinois et AmĂ©ricains ou entre les « acteurs spatiaux de l’Oncle Sam » eux-mĂȘmes ?


  • Mon pronostic pour le dĂ©collage de Crew-Dragon Demo-2
    (avec astronautes) : mi-fĂ©vrier 2020. Les paris sont ouverts !

Dragon-Test "Explosion":
SpaceX lacks transparency when things go wrong
Intégrés à Dragon, les moteurs SuperDraco ont bien fonctionné lors des essais de 2015. Mais pas ceux du 20 avril 2019.
Integrated with Dragon, the SuperDraco thrusters performed well in the 2015 tests. But not the ones of April 20, 2019.
- Photo : SpaceX
[Cape Canaveral, April 26, 2019, rke] - The so-called incident - actually an "explosion" - during the SpaceX's Dragon Test Capsule on Saturday, April 20, is of great concern not only to the authorities in Central Florida (Brevard County), but also to everyone else. First, because another SpaceX takeoff (which has been postponed by 6 days) is scheduled for Wednesday, May 1, 2019 at 10 am local time. This new launch is more expected, as the Falcon rocket also carries a Dragon capsule at its top. The regular static tests on the first stage of the CRS-17 launcher (photo opposite) were delayed this Friday, April 26, which further fuelled the suspense. Engine test which, finally, went perfectly this Saturday, April 27.
Non, ce n'est pas Crew-Dragon Demo-1, mais un modĂšle
qui sert de tests opérationnels au Port Cap Canaveral.
No, it's not Crew-Dragon Demo-1, but a model which is used
as operational tests at the Cape Canaveral Port. - Photo : rke
Of course, the CRS-17 capsule is not the same as the one that exploded, but the population makes an amalgam between one and the other spacecraft. And there is a big distinction! The capsule (truck) is responsible for bringing equipment for the ISS through another "switch" by being attached when it arrives by the robotic arm of the ISS "locomotive". While the more affluent "astronaut capsule" docks alone to the ISS through another space "path". 

Hydrazine and nitrogen tetroxide
To return to the "explosion" in question, the brownish smoke that emerged from it "would have sent dangerous chemical compounds into the environment". It is not me who is noting it, but the very serious daily Florida Today (see copy opposite) which announces it in its edition of Friday, April 26, 2019:  “The special propellants for the Crew Dragon capsule – designed to carefully supply engine firings during liftoff anomalies and navigate the craft in space – are far more dangerous than those used for the typical launch. The hydrazine and nitrogen tetroxide used Saturday are called hypergolic fluids, meaning they react violently when they come in contact with one another. They have been used in rockets and spacecraft for decades because they can be stored over a long period of time and still be reliable.”

Toxic, yes. Dangerous in the distance, no
The fumes that were released during the test firing on Saturday, April 20, were therefore very toxic, at least in the surrounding area. As SpaceX and NASA are well aware of the risks involved, that is why they are very strict in preventing us from attending these tests (foreign journalists, like Americans). The images of Craig Bailey who went around the world with orange fumes and bathers (see above), were taken from a very long distance, about 13 miles by telephoto lens, hence the feeling of being close. Nevertheless, the "Crew-Dragon explosion" case will still be a hot topic. Especially since the leaders of the space program (especially SpaceX) remain silent about the course of the explosion. Usually so open to giving information when everything is going well (but not so well), SpaceX does not show much media transparency when everything goes wrong. Certainly, we will be patient while waiting for the final report on the causes of this disaster. But a course of events could have already allayed our suspicions. Of what? Of what? Of hiding....

Boeing benefits
Of course, the hope of seeing the next American astronauts from Cape Canaveral fly away this year is dwindling. This is to the advantage of the competition, Boeing, which, with its (also conical) capsule "CST-100 Starliner Orbital Flight Test" could fly away on August 17 at the end of an Atlas 5 rocket, from United Alliance, the competition to SpaceX. I mean, could.
Hey, where's the competition? Between Chinese and Americans or between the "Uncle Sam's space actors" themselves?
  • My prognosis for the takeoff of Crew-Dragon Demo-2 (with two astronauts): 
    mid-February 2020. The bets are on!

jeudi 25 avril 2019

Entre tornade, haute couture spatiale et anniversaire

[Titusville, April 25, 2019, rke. English below] – AprĂšs deux lancements - Falcon Heavy 1ervol commercial Arabsat le 11 avril en Floride et Antares NG-11 Cargo le 17 avril en Virginie - j’ai eu l’occasion de rouler un bon bout de chemin de Wallops (Est de Washington) Ă  Cap Canaveral : 13 heures, 870 miles (1’400 km) en ce vendredi 19 avril 2019. De quoi traverser toute la Virginie puis les Caroline du Nord et du Sud puis la GĂ©orgie, avant d’atteindre la Floride.
À hauteur de Rocky Mount, j’ai, Ă  ma grande surprise, reçu un SMS « Alerte tornade » (voir photo ci-contre). HabituĂ© en Suisse Ă  recevoir de fortes prĂ©cipitations, je n’ai pas trop tenu compte des trombes d’eau se dĂ©versant sur nos vĂ©hicules. NĂ©anmoins, je me suis quand mĂȘme arrĂȘtĂ© dans un Cracker Barrel, restaurant bien connu et apprĂ©ciĂ© des touristes. Et j’ai attendu que ça se passe….Puis j’ai repris la route tout de mĂȘme inquiet de voir de grosses branches d’arbres s’envoler sur l’autoroute. D’un seul coup la tempĂȘte s’est arrĂȘtĂ©e. AprĂšs un arrĂȘt dans un hĂŽtel Best Western en Caroline du Sud, j’ai repris mon trip en traversant la GĂ©orgie pour arriver Ă  Melbourne (en Floride, Sud de Cocoa Beach) samedi 20 avril.

Je louperai le lancement de Dragon CRS-17
Entre-temps, le lancement de SpaceX Dragon CRS-17 prĂ©vu ce jeudi 25 avril a Ă©tĂ© repoussĂ© au mardi 30 avril. Malheureusement, je ne pourrai pas prolonger. On sĂ©jour, question de coĂ»ts. N’empĂȘche que ce trip aura Ă©tĂ© une sacrĂ©e belle aventure. J’ai eu une l’occasion de fĂȘter mon 36e anniversaire (heu, pardon, mon 63e) avec mon collĂšgue Gerard van de Haar et une ancienne employĂ©e du Kennedy Space Center (KSC) qui m’a offert une mini-plaquette avec insigne de la mission sur le vol tragique STS 107 de Columbia. Sur cet insigne figure plus prĂ©cisĂ©ment un morceau du revĂȘtement de la soute d’une navette « Payload Bay Liner ».  Comme j’en avais reçu un morceau lors de Jean Wright en avril 2018 : « Haute couture spatiale : la broderie intĂ©rieure des navettes » : cliquez ici

STS 107 : hommage aux sept astronautes décédés
Pour rappel, le 1er fĂ©vrier 2003, la navette spatiale amĂ©ricaine s’est dĂ©sintĂ©grĂ©e dans l’atmosphĂšre au-dessus du Texas et de la Louisiane tuant ses sept astronautes Ă  bord. La perte de ce vaisseau est due Ă  un morceau de mousse isolante qui s’est de la taille d'un petit porte-documents s'est dĂ©tachĂ© du gros rĂ©servoir externe (oxygĂšne & hydrogĂšne liquide). Le dĂ©bris a percutĂ© le bord d’attaque de l’aile gauche de la navette, causant un trou sur le bouclier thermique de l’engin spatial, lequel protĂšge la navette de la chaleur lors de la rentrĂ©e de l’atmosphĂšre.
Un Ă©vĂ©nement qui, Ă  l’Ă©poque, et mĂȘme aujourd’hui encore muse un grand Ă©moi aux USA. La tragĂ©die de Columbia rappelant celle de la navette Challenger qui a explosĂ© en vol, 72 secondes aprĂšs son dĂ©collage.
Les fleurs de Wallops le 19 avril 2019. - Photo : rke
Between Tornado, Space Patchwork
and Birthday
Estern Shore New of:
Saturday, April 20, 2019
Titusville, April 25, 2019, rke ] – After two launches - Falcon Heavy 1st Arabsat commercial flight on April 11 in Florida and Antares NG-11 Cargo on April 17 in Virginia - I had the opportunity to drive a long way from Wallops (East Washington) to Cape Canaveral: 13 hours, 870 miles on Friday, April 19, 2019. Enough to cross all of Virginia, then North and South Carolina, then Georgia, before reaching Florida.

A sign bearing my name in South Carolina.
- Photo : rke
At Rocky Mount, to my great surprise, I received an SMS message "Tornado Alert" (see photo opposite). As I am used to receiving heavy rainfall in Switzerland, I did not take too much into account the water downpours pouring onto our vehicles. Nevertheless, I still stopped in a Cracker Barrel, a restaurant well known and appreciated by tourists. And I waited for it to happen... Then I went back on the road anyway worried about seeing big branches of trees flying off the highway. Then all of a sudden the storm stopped. After a stop at a Best Western Hotel in South Carolina, I resumed my trip across Georgia to Melbourne (Florida, South of Cocoa Beach) on Saturday, April 20.

I'll miss Dragon CRS-17 launch
In the meantime, the launch of SpaceX Dragon CRS-17 scheduled for Thursday, April 25 has been postponed to Tuesday, April 30. Unfortunately, I will not be able to extend. On stay, question of costs. Still, this trip was quite an adventure. I had an opportunity to celebrate my 36th birthday (uh, sorry, my 63rd) with my colleague Gerard van de Haar and a former employee of the Kennedy Space Center (KSC) who offered me a mini-packet with a badge from the mission on the tragic flight STS 107 from Columbia. More precisely, this badge shows a piece of the cargo hold lining of a Payload Bay Liner shuttle.  As I received a piece of it during Jean Wright  in April 2018: "Haute couture spatiale : la broderie intĂ©rieure des navettes": click here, in English, too

STS 107: Tribute the Seven Lost Astronauts
As a reminder, on February 1, 2003, the American space shuttle disintegrated into the atmosphere over Texas and Louisiana, killing its seven astronauts on board. The loss of this vessel is due to a piece of insulating foam that has become the size of a small briefcase and has separated from the large external tank (oxygen & liquid hydrogen). The debris struck the leading edge of the shuttle's left wing, causing a hole in the spacecraft's heat shield, which protects the shuttle from heat as it re-enters the atmosphere.
An event that, at the time, and even today, is still stirring up a great stir in the United States. The Columbia tragedy reminiscent of the Challenger shuttle that exploded in flight 72 seconds after takeoff.

jeudi 18 avril 2019

Entre paysannerie et fusĂ©es, la Virginie a aussi sa « planĂšte » MARS

DerriĂšre l'alignĂ©e d'arbres, la fusĂ©e Antares, dĂ©jĂ  visible trĂšs au loin. Mais visible quand mĂȘme.
Une chance pour ces paysans ? - Photo : rke
[Wallops, Virginia, April 18, 2019. English below] – Ă‰videmment, cette fusĂ©e n’a rien Ă  voir avec les modernes lanceurs de SpaceX. Antares (anciennement Taurus II) est un lanceur de classe moyenne MCSLV (Medium-Class Space Launch Vehicle), qui peut placer des satellites d’environ 8 tonnes en orbite basse. Ce n’est pas beaucoup par rapport aux fusĂ©es concurrentes Falcon ou Ariane V, mais suffisant pour donner Ă  la Virginie une raison de prospĂ©rer Ă©conomiquement. La « planĂšte » MARS (Mid-Atlantic Regional Spaceport) – pas la planĂšte rouge – s’appuie en effet sur plus de 55 ans d'expĂ©rience acquise au cours de plus de 16’000 tirs de fusĂ©es lancĂ©es depuis le centre de vol Wallops de la NASA. Il s’agit donc d’une alternative compĂ©titive pour un accĂšs spatial rĂ©actif, Ă©conomique, fiable et adaptĂ© aux missions.
Lancement d'Antares le 17 avril 2019. - Photo : rke
Le premier vol du lanceur Antares a eu lieu le 21 avril 2013. Mais le 28 octobre 2014, le cinquiĂšme vol du lanceur est victime d'une dĂ©faillance de la propulsion principale du premier Ă©tage, quelques secondes aprĂšs le dĂ©collage. Orbital Science Corporation (OSC), le constructeur du lanceur, dĂ©cide alors de remplacer le moteur NK-33 Ă  l'origine de la dĂ©faillance du lanceur par un moteur Ă©galement russe RD-181. Depuis prĂšs de cinq, les fusĂ©es Antares dĂ©collent donc de MARS. Les fusĂ©es Ă©tant ainsi conçues pour lancer le cargo spatial Cygnus (Cygne) chargĂ© d'assurer une partie du ravitaillement de la Station Spatiale internationale ISS en piĂšces de rechange et consommables pour les astronautes. Une aubaine pour OSC qui a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©e par la NASA dans le cadre de son programme de rĂ©ductions de coĂ»ts (COTS) dont l'objectif Ă©tait alors de confier Ă  des opĂ©rateurs privĂ©s une partie des tĂąches assurĂ©es par la navette spatiale amĂ©ricaine jusqu’Ă  son retrait mi-juillet 2011. Le premier lanceur motorisĂ© (Antares 230, CRS OA-5) a Ă©tĂ© lancĂ© le 17 octobre 2016 (lire ici). Puis il y en a eu encore trois (CRS-8, 12 novembre 2017 – CRS-9, 21 mai 218 – NG-10, 17 novembre 2018) puis ce mercredi 17 avril 2019 NG-11. À noter que cette mission NG-11 est la derniĂšre attribuĂ©e Ă  OSC par la NASA dans le cadre d’un premier contrat rĂ©alisĂ©e en 2008. Un autre « paquet » de lancements de six missions est prĂ©vu, dont la suivante NG-12.

Entre poules et fusĂ©e. - Photo : rke
A la porte d'entrée du centre spatial de Wallops. - Photo : rke
Si le dĂ©collage d’une fusĂ©e Falcon de SpaceX Ă  partir de Cap Canaveral est toujours aussi saisissant Ă  voir, celui de Wallops l’est tout autant. Le lancement d’Antares ce mercredi 17 avril n’a pas manquĂ© d’attirer la foule aux alentours du centre spatial Wallops Flight Facility. La route 175 qui mĂšne aux cĂŽtes Ă©tait bouchonnĂ©e 3 heures avant le dĂ©collage. ComparĂ©es aux cĂŽtes de Cap Canaveral, celles de Wallops sont plus difficilement accessibles le jour du lancement. NĂ©anmoins, certains paysans des alentours ont la possibilitĂ© d’ĂȘtre presque en face du pas de tir. Certes, trĂšs loin, mais plus visible qu’en Floride. Le climat rĂ©gional bien plus frisquet et tempĂ©rĂ© du nord offre davantage de verdure, ce qui donne aux dĂ©collages une sensation presque agraire. Une symbiose entre terre et ciel.

List of my other Wallops trips-items:

The Wallops satellite antenna. - Photo : rke
Antares: between farming and rockets,
Virginia also has its MARS "Planet"
Launch of Antares on April 17, 2019. - Photo: rke
[Wallops, Virginia, April 18, 2019] – Obviously, this rocket has nothing to do with the modern SpaceX launchers. Antares (formerly Taurus II) is a medium-class MCSLV (Medium-Class Space Launch Vehicle) launcher, which can place satellites of about 8 tons in low orbit. This is not much compared to the competing Falcon or Ariane V rockets, but enough to give Virginia a reason to prosper economically. The "planet" MARS (Mid-Atlantic Regional Spaceport) - not the red planet. Building upon a 55-year legacy of experience gained during over 16,000 rockets launched from NASA Wallops Flight Facility, MARS provides a competitive alternative for responsive, cost effective, reliable, and mission capable Space Access.
Antares in the sky. - Photo : rke
The first flight of the Antares launcher took place on April 21, 2013. But on October 28, 2014, the launcher's fifth flight suffered a failure of the first stage's main propulsion, a few seconds after takeoff. Orbital Science Corporation (OSC), the launcher manufacturer, then decided to replace the NK-33 engine that caused the failure of the launcher with a Russian RD-181 engine. For nearly five years, Antares rockets have been taking off from MARS. The rockets are designed to launch the space cargo Cygnus, which is responsible for supplying spare parts and consumables for astronauts to the International Space Station. A godsend for OSC, which was selected by NASA as part of its cost-reduction program (COTS), the objective of which was to entrust private operators with some of the tasks performed by the American space shuttle until its withdrawal in mid-July 2011. The first motorized launcher (Antares 230, CRS OA-5) was launched on October 17, 2016 (read here). Then there were three more (CRS-8, November 12, 2017 - CRS-9, May 21, 218 - NG-10, November 17, 2018) and this Wednesday, April 17, 2019, NG-11. This mission is also the last one from the original Commercial Resupply Services (CRS) contract awarded to what was then Orbital Sciences Corporation in 2008. The NG-12 mission will be the first of at least six missions for the follow-on CRS-2 contract awarded in 2016. Another "package" of six mission launches is planned, including the next NG-12.
Hundreds of photographers, even for an Antares launch. - Photo : rke
If the takeoff of a SpaceX Falcon rocket from Cape Canaveral is still as striking to see as ever, so is Wallops. The launch of Antares on Wednesday, April 17, was sure to attract crowds in the vicinity of the Wallops Flight Facility Space Centre. Route 175 to the coast was blocked 3 hours before take-off. Compared to the coasts of Cape Canaveral, those of Wallops are more difficult to access on the day of launch. Nevertheless, some farmers in the surrounding area have the possibility of being almost in front of the firing point. Certainly, far away, but more visible than in Florida. The much colder and temperate regional climate of the north offers more greenery, which gives take-offs an almost agrarian feeling. A symbiosis between earth and sky.
Panorama of our site. - photo : rke

mercredi 17 avril 2019

NASA – DĂ©collage d'Antares, mes premiĂšres images

Presque sur herb ! - Photos : rke
[Wallops, Virginia, April 17, 2019. English below] – Northrop Grumman a lancĂ© une fusĂ©e Antares et le cargo Cygnus depuis la cĂŽte est de la Virginie mercredi, donnant le coup d'envoi d'un vol de deux jours vers la Station spatiale internationale, le deuxiĂšme des trois vols prĂ©vus en seulement trois semaines. Le dĂ©collage au Mid-Atlantic Regional Spaceport - MARS - Ă  l'Ăźle Wallops de la NASA, en Virginie, a eu lieu comme prĂ©vu Ă  16 h 46 locale (22h46 Suisse).


NASA - Antares liftoff, my first images
[Wallops, Virginia, April 17, 2019] - Northrop Grumman has launched an Antares rocket and Cygnus supply ship from Virginia's eastern shore Wednesday, kicking off a two-day flight to the International Space Station, the second of three resupply flights planned in just three weeks. Liftoff from pad 0A at the Mid-Atlantic Regional Spaceport — MARS — at NASA's Wallops Island, Va., test facility came on time at 4:46 p.m. EDT (GMT-4), allowing the rocket to launch directly into the plane of the station's orbit — a requirement for rendezvous missions. The climb to space went smoothly and the 139-foot-tall Antares 230 rocket, powered by two Russian RD-181 first stage engines and a Northrop Grumman solid-propellant upper stage, put the Cygnus cargo ship into the planned preliminary orbit about nine minutes after liftoff.
After the liftoff. - Photos : rke


Le camion de l’espace (NG-11) prĂȘt au dĂ©collage… de Virginie

Antares... au loin. Photo : rke
[Wallops, Virginia, April 17, 2019. English below] – AprĂšs un long et gratifiant pĂ©riple avec ma fille Laura, de Cap Canaveral Ă  Houston, puis en Virginie (Est de Washington), me revoilĂ  opĂ©rationnel pour ce blog. GrĂące Ă  mes deux collĂšgues hollandais Gerard van de Haar et Jacques van Oene qui m’ont aidĂ© Ă  rĂ©cupĂ©rer mon appareil Ă  photo Ă  distance, j’ai pu obtenir mes images du lancement de Falcon Heavy Arabsat, lire ma prĂ©cĂ©dente news (cliquez ici).
A l'entrée du bùtiment d'assemblage.
- Photo : rke
On the road with plane,
from Houston. And over
Washington by night (below)
- Photo : rke

Mon 4e lancement Ă  Wallops
Me revoilĂ  donc en Virginie pour mon 4epassage en tant que journaliste accrĂ©ditĂ©, aprĂšs mes trips de presse « in situ » (2014 (ORB-2)2015 (OA-4), et 2016 (OA-5)) pour une mission cargo de la NASA (NG-11). Cette mission de Northrop Grumman Cygnus transporte des vivres et des expĂ©riences scientifiques Ă  la Station spatiale internationale (ISS). Ce dĂ©collage utilise une nouvelle capacitĂ© de charge utile tardive qui permet d’embarquer les expĂ©riences sensibles Ă  seulement 24 heures avant le dĂ©collage. Auparavant, toute la cargaison devait ĂȘtre installĂ©e dans le vaisseau environ quatre jours avant le lancement, ce qui crĂ©ait des difficultĂ©s pour certains types d'expĂ©riences.
Mardi 16 avril, une Ă©quipe de reporters amĂ©ricains et nous trois Ă©trangers (Gerard, Jacques et moi) avons eu droit Ă  une visite du pas de tir et du hall d’assemblage de la fusĂ©e.

DĂ©part ce mercredi 17 avril
Le décollage est donc prévu ce mercredi 17 avril à 16h46 (locale), 22h46 (heure suisse).

A space truck (NG-11) ready 
for departure from Virginia
Yes, it's me, Roland. - Photo : Jacques van Oene
Antares on the launch PAD - Photo : rke 
My badge.
[Wallops, Virginia, April 17, 2019] – After a long and rewarding journey with my daughter Laura, from Cape Canaveral to Houston and then to Virginia, I’m back online for this blog. Thanks to my two Dutch colleagues Gerard van de Haar and Jacques van Oene who helped me to retrieve my camera from a distance, I was able to get my images of the launch of Falcon Heavy Arabsat, read my previous news (click here). So here I am back in Virginia for my 4th visit as an accredited journalist, after my "in situ" press trips in (2014 (ORB-2)2015 (OA-4), and 2016 (OA-5)) for a NASA cargo mission (NG-11).
Why not ? - Photo : rke

New late-load capability
This Northrop Grumman Cygnus spacecraft scheduled to liftoff on April 17 carries supplies and scientific experiments to the International Space Station. It uses a new late-load capability that allows time-sensitive experiments to be loaded just 24 hours before liftoff. Previously, all cargo had to be loaded about four days prior to launch, creating challenges for some types of experiments.
- Photo . rke
On Tuesday, April 16, a team of American reporters and the three foreigners (Gerard, Jacques and I) were given a tour of the launch pad and the vehicle assembly hall. The takeoff is therefore scheduled for Wednesday, April 17 at 16:46 (local).
Inside. - Photo : rke

FLASHBACK : SpaceX Heavy-2, décollage, mes images

Photo taken by my remote camera Canon 60D. Le dĂ©collage avec mon appareil Ă  distance Canon 60D. – Photo : rke
[Cape Canaveral, April 11, 2019, rke. English below] – La fusĂ©e Falcon Heavy-2 de SpaceX a dĂ©collĂ© de Cap Canaveral jeudi 11 avril Ă  6:35 PM (East) (0h35, heure suisse). Ce lanceur le plus puissant du monde (70 mĂštres de haut, 27 moteurs et une capacitĂ© de charge utile de 64 tonnes) a embarquĂ© le satellite de communication Arabsat-6A pour fournir des services de tĂ©lĂ©vision, d'Internet, de tĂ©lĂ©phonie au Moyen-Orient et en Afrique du nord, et ce pour les quinze prochaines annĂ©es.

FLASHBACK  :
SpaceX Heavy-2, takeoff, my images
2 hours before the launch.
- Photo : rke
Photo : rke
[Cape Canaveral, April 11, 2019, rke] – The world's most powerful launcher (70 metres high, 27 engines and a payload capacity of 64 tonnes) has loaded the Arabsat-6A communications satellite to provide television, Internet and telephone services in the Middle East and North Africa for the next 15 years. My images of the takeoff.



 




mercredi 10 avril 2019

L’attente d’un dĂ©collage : mĂȘme les alligators s’habituent aux vigiles

Voyez-vous la grandeur des voitures.
Do you see the size of the cars ?
- Photo : rke
[Cape Canaveral, April 10, 2019, rke. English below] – Mis Ă  part un alligator qui s’est immiscĂ© aux abords du VAB (voir photo), rien de neuf sous les cocotiers. Si ce n’est qu’une deuxiĂšme grosse fusĂ©e est parĂ©e au dĂ©collage. Lors de l’installation de nos camĂ©ras Ă  distance, on a eu l’occasion de voir la fusĂ©e se dresser sur son pas de tir. Et comme pour le premier vol de Falcon Heavy, je fais partie du contingent des reporters Ă©trangers, mis Ă  part et surveillĂ© avec un vigile par journaliste. Je ne vais pas vous raconter la mĂȘme rengaine qu’auparavant (cliquez ici), car on est plutĂŽt tendu du fait que le dĂ©collage a Ă©tĂ© dĂ©calĂ© de deux heures Ă  20h32 (heure locale) ou 2h32 (heure suisse, jeudi 11 avril), Ă  la fin de la fenĂȘtre de tir. Et ce en raison de vents forts en altitude, ce qui va faire un lancement de nuit, s’il a lieu. 
An alligator under the VAB. - Photo : rke
Le problĂšme est que j’ai dĂ» laisser (pas le choix) ma fille Laura Ă  l’hĂŽtel Ă  Coco Beach (en bord de plage) ce qui me tracasse de la laisser seule. Mais elle est bien lotie et bien placĂ©e pour assister au lancement. Autre problĂšme, demain nous devons partir en voiture pour le Texas et si le lancement est dĂ©calĂ© d’un jour, on le loupe. Ma foi, qui vivra verra. En attendant, voici des images sur place, histoire de vous faire un peu envie…

L'endroit oĂč j'ai posĂ© ma camĂ©ra. The place where I put my camera. – Photo . rke
Waiting for a takeoff:
even alligators get used to the guards
Back view. - Photo : rke
Me voilĂ . - Photos by : Gerard van de Haar
[Cape Canaveral, April 10, 2019] – Except an alligator that has intruded into the vicinity of the VAB (see photo), there is nothing new under the coconut trees. Only a second large rocket is ready for takeoff. During the facility of our remote cameras, we had the opportunity to see the rocket stand on its launch pad. And as for the first Falcon Heavy flight, I am part of the foreign journalists' contingent, set aside and watched with one security guard per journalist. I'm not going to tell you the same story as before (click here), because we're pretty tense because the takeoff was delayed by two hours to 20:32 (local time) or 2:32 (Swiss time, Thursday, April 11), at the end of the shooting window. This is due to strong winds at high altitudes, which will make a night launch, if necessary. 
The problem is that I had to leave (no choice) my daughter Laura at the hotel in Coco Beach (on the beach) which bothers me to leave her alone. But she is well off and well placed to attend the launch. Another problem is that tomorrow Thursday we have to drive to Texas and if the launch is delayed by a day, we miss it. My faith, whoever lives will see. In the meantime, here are some pictures on the spot, just to make you a little envious...
Almost standing up. – Photo : rke
See the alligator (arrow). Photo : rke

mardi 9 avril 2019

L’histoire d’un « badge-man » suisse, tĂȘte en l’air

Ce dimanche 7 avril, avec le KSC Tour, on a eu la chance de voir le 1er étage de Falcon Heavy couché.
- Photo : rke
AprÚs avoir assisté au décollage
et malheureusement la catastrophe de la
navette Challenger, le 28 janvier 1986 (lors
d'un trip pour le quotidien suisse
Le DĂ©mocrate), voilĂ  un morceau rĂ©cupĂ©rĂ©.
Laura m'a fait remarquer que seul le
drapeau américain est entier !
- Photo : rke
[Cape Canaveral, April 8, 2019, rke. English below] – Lors de ma news prĂ©cĂ©dente (lire ci-dessous), j’ai Ă©voquĂ© le trip que je vis en ce moment avec ma fille Laura qui m’accompagne dans mes aventures. Bien que cela semble bizarre Ă  certain-e-s de mes lectrices ou lecteurs d’avoir une aide prĂ©cieuse comme copilote de voiture, sereine (en AmĂ©rique, pas en Europe), je ne mĂ©lange pas du tout le domaine privĂ© du professionnel. En fait, j’ai saisi l’occasion de mĂȘler l’utile Ă  l’agrĂ©able, ce qui me permet de travailler depuis les USA pour le magazine dont je dirige comme rĂ©dacteur en chef, c’est-Ă -dire Swiss Engineering STS (Revue Technique Suisse). C’est donc un privilĂšge pour moi, non seulement d’ĂȘtre accrĂ©ditĂ© pour des missions de la NASA/SpaceX (d’ailleurs seul Suisse prĂ©sent sur place depuis belle lurette), mais d’ĂȘtre en prĂ©sence de ma fille. 
VoilĂ  le badge qui m'a
causé tant de souci.
Encore cette fois.
Pour l’anecdote, c’est en quelque sorte l’ironie du sort ou plutĂŽt un gag. Et en plus c’est vrai. Content d’avoir obtenu enfin mes deux badges officiels (celui de l’Etat amĂ©ricain en vert foncĂ© et celui de la mission Falcon Heavy), l’affaire n’a pas Ă©tĂ© de tout repos. Ce petit parcours du combattant pour l’obtention de « pass » m’a tout d’abord conduit au traditionnel office des badges. Pour rompre la solitude, Laura m’a accompagnĂ© (comme co-pilote). À la suite de mes dĂ©boires de « badge-man » (pas barman) du mois dernier (cliquez ici), je craignais de devoir attendre. « Mais non, avec moi, cela devrait aller comme sur les chapeaux de roues », m’a rassurĂ© Laura. ArrivĂ© Ă  ce fameux premier poste officiel de la NASA, j’ai Ă©videmment dĂ» sortir mon passeport (muni du VISA) de ma veste pour le prĂ©senter. Et lĂ , surprise… le passeport Ă©tait bien rouge, mais c’Ă©tait celui de ma fille ! On l’avait inversĂ© lors de notre dernier enregistrement Ă  l’hĂŽtel. Du coup, on a dĂ» retourner Ă  notre hĂŽtel de Cocoa Beach (20 min de trajet + le retour) afin de rĂ©cupĂ©rer le bon passeport, le mien. Tel pĂšre, telle fille ? Eh oui, on a les deux la tĂȘte en l’air… Enfin, pour ma part dans l’espace. Pour ma fille, dans l’hippisme.
Nous voilĂ  donc parĂ©s pour assister au dĂ©collage. Pour ma part, sur site au KSC News Center, Laura sur la plage de Cocoa Beach. Le lancement de cette 2eFalcon Heavy de SpaceX est reportĂ© Ă  mercredi 10 avril Ă  6h36 (locale), 0h36 (heure suisse le jeudi) avec 80% de chance de dĂ©collage. 
Head in the space, a Story of a Swiss “badge-man”
On April 6, 2019, at the KSC signing ceremony with astronaut James F. Buchli (STS 48, STS 61-A, STS 51C, STS 29).
Ce 6 avril 2019, au KSC de dédicace avec l'astronaute James F. Buchli (STS 48, STS 61-A, STS 51C, STS 29).
Cliquez ici - Photo : rke
[Cape Canaveral, April 8, 2019, rke ] – During my previous news (read below), I mentioned the trip I am currently living with my daughter Laura who is accompanying me on my adventures. Although it seems strange to some of my readers to have a precious help as a car co-pilot, serene (in America, not in Europe), I do not mix at all the private domain of the professional. In realty, I took the opportunity to combine business with pleasure, which allows me to work from the USA for the magazine of which I am editor-in-chief, Swiss Engineering STS (Swiss Technical Review). It is therefore a privilege for me, not only to be accredited for NASA/SpaceX missions (the only Swiss national present for some time now), but also to be in the presence of my daughter. 
The CSM-119 (SL-R Skylab
Rescue Mission) on display at KSC
Apollo Saturn Building. - Photo : rke
One ship... - Photo : rke
Laura et moi. Selfie by Laura.
For the anecdote, it's kind of an irony of fate or rather a joke. And it's also true. Glad to have finally obtained my two official badges (that of the American State in dark green and that of the Falcon Heavy mission), the case was not easy. This short journey of the fighter to obtain a "pass" first of all led me to the traditional badge office. To break the loneliness, Laura accompanied me (as co-pilot). Following my bad experiences as a "badge-man" (not a barman) last month (click here), I was afraid I would have to wait. "But no, with me, it should go like clockwork," Laura reassured me. When I arrived at this famous first official NASA post, I obviously had to take my passport (with VISA) out of my jacket to present it. And then, surprise... the passport was red, but it was my daughter's! We reversed it when we last checked in at the hotel. As a result, we had to go back to our hotel in Cocoa Beach (20 min drive + return) to get the right passport, mine. Like father, like daughter? That's right, we're both up in the air... Well, for my part in space. For my daughter, in equestrianism.
... and an other one.
- Photo : Laura Keller
So we are now ready to witness the takeoff. For my part, on site at the KSC News Center, Laura on Cocoa Beach. The launch of this 2nd SpaceX Falcon Heavy is postponed to Wednesday, April 10 at 6:36 am (local), 0:36 am (Swiss time on Thursday) with an 80% chance of takeoff.