dimanche 27 novembre 2011

Du Plutonium-238 naturel pour réchauffer Curiosity

[ Cape Canaveral, November 27th, 11h (locale) 2011, © (rke), english below ] – Alors que la presse suisse doit sûrement ignorer le lancement d’un vaisseau spatial américain, le sujet est évidemment, ici en Floride, largement évoqué comme en témoigne la « une Â» du Florida Today de ce dimanche. Qui ne manque pas d’ailleurs de ressasser, en page 14A, l’affaire du plutonium embarqué dans Curiosity. Ce précieux sésame a déjà été employé sur les autres sondes interplanétaires américaines Pioneer, Voyager, Cassini, ou encore européennes Cassini. Plus précisément, il s’agit d’un bâton de 4,8 kg de dioxyde de plutonium PuO2 enrichi en plutonium 238 qui sert surtout à chauffer les circuits électroniques du robot (où il fait – 105 degrés C durant la nuit glaciale martienne) et à produire de l’électricité.
Même si les écologistes ne manquent pas d’épingler l’affaire à l’instar du site Stop-nucleaire31.org, la population ici, en Floride, n’a pas été outre mesure inquiétée avant le décollage. Le site internet P-plu.fr estime pour sa part que ce Plutonium-là est bien différent de celui pour les bombes atomiques.
En fait, le plutonium est enfermé dans plusieurs couches de matériaux de protection, dont des capsules de graphite à haute résistance. « Et comme le plutonium se désintègre naturellement… Â», explique le site www.enerzine.com, selon moi il n’y a pas de quoi alerter la population… et en imaginer une catastrophe !



Photo : (c) May Chong Chan
Aerospace Engineering
Embra-Riddle Aeronautical University
www.erau.edu - Florida - USA
Plutonium-238 Natural Curiosity to warm
While the Swiss press must certainly ignore the launch of an U.S. spacecraft, this subject is in Florida (of course) generally described.  Like the Florida Today this Sunday wich its « on page Â». But that's another question that concerns the journal, like discussed on page 14A : the case of plutonium embedded in Curiosity. This valuable material has already been used on other U.S. interplanetary probes Pioneer, Voyager, Cassini, or European Cassini. Specifically, it’s a stick of 4.8 kg of plutonium dioxide PuO2 enriched into plutonium 238, which is primarily used to heat the electronics of the robot (where it’s - 105 degrees C during the cold Martian night) and generate electricity.
While the ecologists are not lacking to pin the case like the Stop-nucleaire31.org web site, people here in Florida, was not unduly worried before take-off. The P-plu.fr website for its part considers that Plutonium is then very different from that for atomic bombs.
In fact, the plutonium is encased in several layers of protective materials, including graphite capsules high strength. « And as the plutonium decays naturally ... Â», says the web site www.enerzine.com, I think there is no reasons to alert the population ... and  suppose a catastrophe !

Curiosity s'en va, alors que la coopération internationale martienne se grippe


Doug McCuistion, Mars programm director.
- Photo : rke
[ Cape Canaveral, November 26th, 11h (locale) 2011, © (rke), english below ] – La question était pour le moins embarrassante, mais je me devais de la poser. Lors de la conférence de presse qui a suivi le lancement, ce samedi 26 novembre, je me suis presque retenu de lancer ma requête, car l’affaire est plutôt délicate stratégiquement et politiquement parlant. Explications, en bref : la NASA, avec qui l’Agence spatiale européenne (ESA) était en pourparlers depuis trois ans pour réaliser cette année une mission commune baptisée « Joint ExoMars-C Â» n’a pas pu s’engager tant qu’elle ne connaît pas son budget 2013-2014 (prévu en automne 2012). Côté européen, les politicards (les ministres de l’Espace de La Haye) ne veulent pas débourser davantage que 1 milliard d’euros, alors qu’auparavant ils avaient l’intention d’en allonger davantage… des deniers. Du coup, d’un côté comme de l’autre de l’Atlantique, chacun se serre la ceinture pour ce programme international très motivant et très fédérateur. La NASA aurait alors mis en service ses capacités de transport du futur vaisseau spatial, les Européens en auraient conçu le robot.
Pensez-vous que ce magnifique vol puisse améliorer la coopération internationale avec l’Europe, notamment ? La réponse confirme la position de la NASA qui reste en « stand by Â», mais qui assure qu’une collaboration a toujours été appréciée dans ce domaine de l’exploration. En tous cas, il ne m’a pas semblé que le sujet blesse qui que soit, au contraire. Doug McCuistion, le directeur du programme Mars à la NASA, m’a semblé perplexe de ne pas pouvoir tenir les engagements initiaux envers nous, Européens. Alors, peut-on encore faire confiance en l’Agence spatiale américaine ?

Alors, ça ira mieux la coopération
martienne ?
- Photo : NASA TV
Curiosity goes while the Martian international cooperation waits
The question was embarrassing and troublesome, but I had to ask it. During the press conference that followed the launch, this Saturday, November 26, I almost held to keep my request because the case is rather delicate strategically and politically. In brief: NASA, with whom the European Space Agency (ESA) was in talks for three years to accomplish, this year, a joint mission to Mars « ExoMars-C Â» could not commit until it does not know its 2013-2014 budget (scheduled for fall 2012). An European side, the politicos (Space La Haye ministers) will not pay more than 1 billion euros, whereas previously they intended to extend the ... more money. So, on one side or the other of the Atlantic, everyone tightens the belt for this international program very motivating and very unifying. NASA would then commissioned its transport capacity of this futre spacecraft, the Europeans would have designed the robot.
Do you think this wonderful flight to improve international cooperation with Europe in particular ? The response confirms the position of NASA is to « stand by Â», but that ensures that collaboration has always been appreciated in this space exploration of Mars conquest. In any case, it did not seem to hurt the subject matter, however. Doug McCuistion, Mars program director at NASA, seemed perplexed not be able to take the initial commitments to us Europeans. So, can we still trust in the U.S. space agency ?