vendredi 7 décembre 2018

Un décollage ? C’est un condensé d’efforts humains qui éclôt

Décollage de SpaceX Falcon 9 / Dragon CRS-16 le 5 décembre 2018, 13h16, locale. - Photo : rke
Un peu plus haut.  - Photo : rke
Beaucoup plus haut.
 - Photo : rke
[Cape Canaveral, December 5, 2018, rke (English, below] – Œil de lynx ou regard virtuel ? Observer un match du foot, une descente à ski, un concours hippique, une course automobile ou tout autre événement « in situ » ne remplacera jamais la vision sur un écran quelconque. Que ce soit transmis en haute qualité ou en direct. Cela n’a jamais été aussi vrai qu’un lancement ou, depuis peu, qu’un atterrissage de fusée. Bon, vous me direz que c’est évident et qu’il s’agit presque d’un pléonasme. Je dirais même que c’est criant de vérité. Admirer un coucher de soleil en bord de mer offre aux pupilles toute l’étendue de l’horizon de long en large et de haut en bas. Nos oreilles captent les sons insoupçonnés des alentours, nos méninges cogitent des merveilles et nos narines humectent les senteurs marines. 
Non, ce n'est pas moi, mais un collègue. C'est qu'ils ont
très très froid à +10 degrés C. Pas moi, hihi.  - Photo : rke
Rien ne peut remplacer cette sensation terrienne d’absorber la réalité, de s’imbiber du vivant et de vivre l’instantanéité. Ni les smartphones, ni les ordinateurs, encore moins la réalité augmentée. Certes, ces dernières technologies approchent du monde sensuel, mais le corps et l’esprit humain ne peuvent être un copier-coller de la réalité. Il y aura toujours un espace-temps-esprit que la cybernétique ne pourra atteindre. Voilà pour le décor.
Falcon 9, 6h avant le
décollage.  - Photo : rke
Mon Canon D60 (un vieux), juste en face. Je l'ai portant
protégé, mais le vent l'a fait tomber. - Photo : rke
L'appareil plus perfectionné de l'un de mes nombreux 
collègues. Il me fait envie celui-là. Il a évidemment été
aussi protégé. – Photo : rke
Pour l’ambiance, revenons au coucher de soleil en bord de mer. Les lancements de fusées ayant lieu la plupart du temps proches des côtes, regarder partir un engin spatial se situe dans la même perspective, sans les couchers de soleil (parfois, si). Lorsque notre regard pointe la fusée au loin elle apparaît la grandeur d’un demi-pouce ou du pouce entier le bras tendu. Que l’on soit posté sur le toit du VAB ou en bord de lagune et à quelque 5 km, selon les emplacements d’observation les plus proches, l’attention se focalise dans un environneurs de lancement. Il faut avoir l’œil, quoi. Quelques secondes avant le décollage, la tension est la même que devant un écran, ailleurs, sauf que, sur place, on a l’impression de dominer l’instant présent un peu comme des acteurs de l’événement sans en être partie prenante. On se rend ainsi mieux compte des efforts que des humains (ingénieurs, mécanos, planificateurs, administrateurs, partenaires) ont dû fournir pour être prêt à l’heure « H ». Car quand la fusée s’élève à peine, c’est non seulement la vision d’un engin qui décolle, mais un condensé d’efforts qui éclôt. Voilà pourquoi je souhaite à vous tous de vivre pareil événement, de près ou de loin d’une fusée. Pas besoin de coucher de soleil, mais ce serait l’apothéose, en plus.
Une news de mon blog sur le site web La Méduse. Il me publie au moins, lui.
www.lameduse.ch
  • Prochaine news : quand le ciel nous tombe sur la tête
Lift off? It is a digest of human efforts that hatches
La photo de mon collègue canadien Don Hladiuk. Son appareil n'est pas tombé, lui.
4 hours before launch. – Photo : rke
[Cape Canaveral, December 5, 2018, rke] – Lynx eye or virtual glance? Watching a football match, a ski run, a horse show, a car race or any other event "in situ" will never replace the vision on any screen. Whether transmitted in high quality or “in live”. This has never been as true as a launch or, more recently, a rocket landing. Well, you'll tell me it's obvious and it's almost a pleonasm. I would even say that it is screaming true. Admiring a sunset at the seaside offers the pupils the entire expanse of the horizon from back and forth, from top to bottom. Our ears capture the unsuspected sounds of the surroundings, our brains cogitate wonders and our nostrils moisten the marine scents.
A furrow in the sky. Photo : rke
Nothing can replace this earthly feeling of absorbing reality, imbibing life and living instantaneously. Neither smartphone, computer and augmented reality. Surely, these latest technologies approach the sensual world, but the body and the human spirit cannot be a copy-paste of reality. There will always be a space-time-mind that cybernetics cannot reach.
My American colleague Ken Kremer
(right) from Space Up Close.
He is as fanatic as me. He puts shirts
 not withrockets, but with galaxies.
Normal, he is close to space.
http://spaceupclose.com
So, now, let's go back to the sunset by the sea. Rocket launches taking place mostly close to the coast. Watching a spacecraft from the same perspective, without the sunsets (sometimes if) is rewarding for the eyes. Our front view of the rocket in this distance appears like the size of a half-inch (or one thumb) with the arm extended. Whether you are on the roof of the VAB or at the edge of the lagoon (about 3 miles), depending on the closest observation locations, attention is focused in a very large panoramic environment. To the infinity. The rocket is sometimes confused with other launches. “You must have the eye” (Swiss expression). A few seconds before takeoff, the tension is the same as in front of a screen, elsewhere, except that, “in situ,” it seems to dominate the present moment a little like actors of the event without being part of it. This gives us a better understanding of the efforts that humans (engineers, mechanics, planners, administrators, partners) had to provide to be ready at the "H" hour. Because when a spacecraft takes off, it is not only the vision of a vehicle in uphill, but a condensed effort that hatches. Therefore I wish all live such an event, from near and far the rocket. No need for sunset, but it would be the apotheosis. For more.
The Post-launch Press Conference. Joel Montalbano, deputy ISS Programm manager, NASA's JSC (center)
Hans Koenigsmann, Vice President of Build and Flight Reliability at SpaceX (right). – Photo : rke
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