dimanche 22 décembre 2019

Starliner : rentrée sur Terre avec des airbags... martiens. Révolutionnaire !

Starliner s'est posée le 22 décembre dans le sable blanc du désert de White Sands, au Sud du Nouveau-Mexique.
Starliner landed on December 22 in the White Sands Desert in southern New Mexico. - Photo : NASA TV
[Cape Canaveral, December 22, 2019, rke. English below] - Elle est rentrĂ©e toute propre, toute belle et toute entière. La capsule Starliner de Boeing a en effet atterri pile-poil Ă  5h58 (12h58 GMT, 13h58 en Suisse) ce dimanche 22 dĂ©cembre 2019 sur la base de White Sands dans le Nouveau-Mexique (sur le polygone d’essais de missile de White Sands), une minute après l’horaire prĂ©vu. Au fait, cette opĂ©ration est-elle banale après les retours des cabines identiques (coniques) Apollo Ă  la fin des annĂ©es soixante et dĂ©but septante ? Alors, pas du tout ! Au contraire et je vous explique pourquoi…
Tout d’abord, l’angle d’attaque de rentrĂ©e dans l’atmosphère a Ă©tĂ© judicieusement et savamment calculĂ© en fonction de donnĂ©es gĂ©nĂ©rĂ©es grâce aux calculs de l’intelligence artificielle. Puis, le dĂ©ploiement des parachutes (7 en tout) s’est rĂ©alisĂ© en 3 phases (voir graphique ci-dessous), ce qui a considĂ©rablement freinĂ© la descente.
La descente en 4 phases. RĂ©volutionnaire !
The descent in 4 steps. Revolutionary!  -  Photo : NASA

Une rentrĂ©e plus « douce »
Autre nouveautĂ© et exclusivitĂ© : le largage du bouclier thermique. Celui-ci est d’ailleurs composĂ© d’un revĂŞtement ablatif de type BLA (Boeing Lightweight Ablator) dĂ©veloppĂ© par Boeing. Plus ample que les capsules Apollo, cette protection offre Ă  Starliner moins de frottement sur ses flancs coniques, d’oĂą une rentrĂ©e « plus propre » dans l’atmosphère.
Ensuite, autre grande rĂ©volution : le dĂ©ploiement d’airbags, soit de gros coussins amortisseurs gonflĂ©s avec un mĂ©lange d’air et d’azote deux minutes avant l’atterrissage. Ceux-ci sont fournis par l’entreprise ILC Dover (Kentucky) et utilisent la mĂŞme technologie que celle utilisĂ©e par les missions Mars Pathfinder et Mars Exploration Rover. Ils autorisent une vitesse d’arrivĂ©e verticale de 30 km/h et horizontale de 50 km/h. Le vĂ©hicule est Ă©galement capable de se poser en mer.

Le bouclier thermique dans la halle de montage au Kennedy Space Center.
- Photo : rke
Prouesse maîtrisée
Boeing a donc judicieusement tirĂ© parti des expĂ©riences spatiales antĂ©rieures des rentrĂ©es dans l’atmosphère (Terre ou Mars) en les adaptant Ă  un nouveau concept qui est, en fait, unique au monde. Les deux autres capsules habitables, Dragon de SpaceX (la concurrente) et Orion de la NASA (celle d’exploration, les deux encore en phases de test), utilisent une technique ordinaire et Ă©prouvĂ©e. C’est la raison pour laquelle, mĂŞme si Boeing et la NASA n’ont pas atteint la station spatiale internationale, cette fois-ci, la mission peut ĂŞtre considĂ©rĂ©e, Ă  mon avis, comme une prouesse.

Les airbags utilisés sur Mars avec la sonde Mars Pathfinder qui a déposé le robot Sejournor sur la planète rouge le 4 juillet 1997. The airbags used on Mars with the Mars Pathfinder probe that dropped the robot Sejournor on the Red Planet on July 4, 1997. Photo : NASA
Boeing-Starliner: Return to Earth with... Martian airbags. Revolutionary !
Starliner recouvert d'un capuchon comme protection contre le sable du dĂ©sert. Hooded starliner as protection against the desert sand. - Photo: NASA TV
[Cape Canaveral, December 22, 2019, rke] - She came home all clean, all beautiful and all in one piece. Boeing's Starliner capsule landed right on schedule at 5:58 a.m. (12:58 GMT) on Sunday, December 22, 2019, at White Sands Air Force Base in New Mexico (at the White Sands Missile Test Range), one minute after the scheduled time. By the way, is this operation commonplace after the return of the identical (conical) Apollo cabins in the late sixties and early seventies? Then, not at all! On the contrary, and I'll tell you why...
First of all, the re-entry angle of attack into the atmosphere has been judiciously and skillfully calculated based on data generated by artificial intelligence calculations. Then, the deployment of the parachutes (7 in all) was carried out in 3 phases (see graph opposite), which considerably slowed down the descent.
Heat shield release / Largage du bouclier thermique. - Photo : NASA TV

A "softer" re-entry
Another novelty and exclusivity: the release of the heat shield. This is composed of a BLA (Boeing Lightweight Ablator) type ablative coating developed by Boeing. Larger than the Apollo capsules, this protection offers Starliner less friction on its conical sides, resulting in a "cleaner" re-entry into the atmosphere.
Another major revolution is the deployment of airbags, which are large shock absorber cushions inflated with a mixture of air and nitrogen two minutes before landing. These are supplied by ILC Dover, Kentucky, and use the same technology as that used by the Mars Pathfinder and Mars Exploration Rover missions. They allow a vertical arrival speed of 30 km/h and a horizontal arrival speed of 50 km/h. The vehicle is also capable of landing at sea.
Opening the hatch Opening the hatch with the dummy
at the bottom left. Ouverture de l’Ă©coutille avec le mannequin
en bas Ă  gauche. - Photo : NASA TV
Controlled Flight Prowess
Boeing has therefore judiciously taken advantage of previous space re-entry experiments (Earth or Mars) by adapting them to a new concept that is, in fact, unique in the world. The two other habitable capsules, SpaceX's Dragon (the competitor) and NASA's Orion (the exploration capsule, both still in the testing phase), use an ordinary and proven technique. That is why, although Boeing and NASA did not reach the International Space Station, this time the mission can be considered, in my opinion, a prowess..
Mars Pathfinder EDL Sequence of Events. Starliner's landing was based on the same principle as Mars Pathfinger.
- Photo : NASA


samedi 21 décembre 2019

La fusée file majestueusement, mais Starliner déraille

Allumage des moteurs. Photo prise sur le pas de tir
avec mon appareil photo Ă  distance.
Ignition. Photo taken on the fine point with my remote
camera. - Photo : rke
[Cape Canaveral, December 21, 2019, rke. English below] – Ă‡a a dĂ©collĂ© impeccablement et majestueusement ! C’est en tous cas l’impression qu’on en a eue, Ă  partir du centre de presse du Kennedy Space Center (KSC), proche du VAB. La fusĂ©e Atlas V N22 de United Alliance (ULA) s’est en effet soulevĂ©e avec une douceur coutumière, mais crĂ©pitant moins dans le ciel que les autres vols. Et cela, sans doute dĂ» au faible vent qui nous en renvoie le bruit. Ainsi, tel un chapeau fixĂ© en son sommet, la capsule Starliner de Boeing s’est envolĂ©e Ă  l’heure pile Ă  6h36 (locale), 12h36 (heure suisse) de Cap Canaveral ce vendredi 20 dĂ©cembre 2019. 

Pas la bonne orbite
Le jour s’est Ă  peine levĂ© avec un ciel bleu très foncĂ© au moment du lancement, devenant de plus clair au fil des minutes et offrant un spectacle sublime loin Ă  la ronde. Mais, au bout de 15 minutes, les Ă©quipes de Boeing et de la Nasa ont rapidement fait savoir que la capsule Ă©tait sur « une orbite non nominale », c’est-Ă -dire une mauvaise trajectoire, compromettant son rendez-vous avec la Station spatiale internationale (ISS) qu’elle devait rejoindre samedi, Ă  400 km d’altitude. En fait, selon Boeing, les moteurs de la capsule ne se seraient pas allumĂ©s. Quand le contrĂ´le a Ă©tĂ© repris, les Ă©quipes ont jugĂ© qu’il ne restait plus assez de propulseurs pour poursuivre la mission et tenter l’amarrage.En rĂ©sumĂ©, l’anomalie constatĂ©e concerne le système embarquĂ© de chronomĂ©trage qui aurait induit le vaisseau en erreur, le conduisant sur une mauvaise orbite.  
5 secondes après le décollage. - Photo : rke

Starliner en bon Ă©tat et sous contrĂ´le
Mais les responsables ont insistĂ© sur le fait que Starliner Ă©tait en bon Ă©tat et sous contrĂ´le, qu’aucun astronaute Ă  bord n’aurait Ă©tĂ© mis en danger, et qu’un test d’amarrage Ă  l’ISS n’Ă©tait pas requis pour l’homologation. Dans le contexte de la reprise des vols habitĂ©s par les AmĂ©ricains sur leur sol (pour rappel, ils envoient leurs astronautes en Russie depuis juillet 2011), ce problème est important, mais pas Ă©tonnant. L’accès Ă  l’espace quel que soit la distance (autour de la Terre, de la Lune ou de Mars), reste et restera toujours aussi complexe et imprĂ©vu. Que ce soit pour les privĂ©s ou les agences. Les ingĂ©nieurs auront beaucoup Ă  apprendre de cet « Ă©chec » (si on peut l’appeler ainsi) de mission Ă  la station. Cette erreur d’aiguillage n’incombe ni Ă  la NASA, ni Ă  ULA, ni Ă  Boeing. Mais Ă  la fatalitĂ©. L’espace se mĂ©rite.

Majestic flight in the night.  - Photo : rke
The rocket flies majestically, but Starliner derails... 
[Cape Canaveral, December 21, 2019, rke] - It took off impeccably and majestically! At least that's the impression we got from the Kennedy Space Center (KSC) press center, near the VAB. The United Alliance (ULA) Atlas V N22 rocket lifted off with customary smoothness, but crackling less into the sky than other flights. This is no doubt due to the weak wind, which sends the noise back to us. Thus, like a hat on top, Boeing's Starliner capsule took off on time at 6:36 a.m. (East) from Cape Canaveral on Friday, December 20, 2019. 
Seen high in the sky.  - Photo : rke
Press Review,
December 21, 2019
The day barely dawned with a very dark blue sky at the time of the launch, becoming clearer as the minutes went by and offering a sublime spectacle from afar. But after 15 minutes, Boeing and NASA teams quickly reported that the capsule was in "non-nominal orbit," or a wrong trajectory, compromising its rendezvous with the International Space Station (ISS), which it was scheduled to reach on Saturday at an altitude of 400 kilometers.

Wrong orbit
In fact, according to Boeing, the capsule's engines did not ignite. When control was regained, the teams judged that there were not enough thrusters left to continue the mission and attempt docking. In summary, the anomaly found concerns the on-board timing system that would have misled the spacecraft, leading it into the wrong orbit.  
Image du dĂ©collage prise 1 minute après le lancment sur le site de presse du Kennedy Space Center, News Center. A gauche, la tour de lancement qui roule vers le VAB. Image of the launch taken 1 minute after the launch on the Kennedy Space Center press site, News Center. On the left, the launch tower rolling towards the VAB.
Starliner in good condition and under control
Press Review,
December 21, 201
Press Review,
December 21, 2019
But officials insisted that Starliner was in good condition and under control, that no astronauts on board would be put at risk, and that a docking test to the ISS was not required for certification. In the context of the resumption of manned flights by the Americans on their soil (as a reminder, they have been sending their astronauts to Russia since July 2011), this problem is important, but not surprising. Access to space, whatever the distance (around the Earth, the Moon or Mars), remains and will always remain as complex and unforeseen. Whether for private individuals or agencies. Engineers will have much to learn from this "failure" (if you can call it that) of a mission to the Station. This misdirection is not the fault of NASA, ULA or Boeing. It's fate. Space is earned.

mercredi 18 décembre 2019

CST–100 Starliner : Boeing redore son blason avec sa capsule

Bonjour: je donne des coups de pouce à Boeing pour réussir son lancement, ce vendredi 20 décembre, à 6h36 (locale),
12h36, heure suisse. - Photo of me taken by : Jacques van Oene
Les dédicaces de celles et ceux qui ont oeuvré à la
réalisation de la capsule. - Photo :rke

[Cape Canaveral, December 18, 2019, rke. English below] – Elle ne paie pas de mine, Ă  la voir sur des photos, mais de près, elle est plutĂ´t cossue. Elle ? La capsule CST–100 Starliner de Boeing. Oh, je sais, en ce moment, le constructeur amĂ©ricain a un peu mauvaise presse avec ce qui se passe pour les fameux Boeing 737 Max clouĂ©s au sol depuis mars dernier. Boeing veut donc un peu redorer son blason du cĂ´tĂ© spatial, non pas qu’elle en ait besoin dans ce secteur, mais pour faire bonne figure. Aux yeux du monde, ce serait le top de montrer que sa capsule puisse rĂ©pondre Ă  l’attente de la NASA qui lui a demandĂ© – tout comme SpaceX pour sa capsule Dragon (voir mon reportage : cliquez ici) – d’en dĂ©velopper et d’en construire une pour amener ses astronautes, qui, depuis juillet 2011, montent dans des Soyouz russes. Cette capsule conique Starliner de 11 m3 est un vĂ©hicule aux caractĂ©ristiques externes proches de celles du module de commande et de service Apollo, mais peut transporter jusqu’Ă  7 astronautes (au lieu de 3 pour Apollo). En ce mercredi 18 dĂ©cembre 2019, l’occasion nous a donc Ă©tĂ© donnĂ©e de visiter le Commercial Cargo and Crew Processing Facility (C3PF). Il s’agit d’un bâtiment jouxtant le VAB, mais bien plus petit, qui contenait les installations de traitement des navettes spatiales (OPF–3). C’est lĂ  que Boeing abrite dorĂ©navant ses Ă©quipements pour mettre au point sa capsule. On a donc eu un charmant accueil, bien moins strict qu’on pense, qui nous a permis de rentrer dans l’une des salles d’assemblage oĂą l’on a pu se rendre compte des travaux sur deux capsules habitables, en test. Boeing a jusqu’Ă  prĂ©sent Ă©tĂ©, Ă  notre Ă©gard, avare de visites de ses installations, mais au final, nous a laissĂ© une bonne impression. Le constructeur amĂ©ricain n’a, lĂ , pas eu besoin de justifier de la rentabilitĂ©. J’irais plus volontiers voler en Starliner qu’en 737… Max.

Photo of me taken by : Jacques van Oene
CST-100 Starliner: Boeing is restoring its image with its capsule

Photo of me taken by : Jacques van Oene
Photo : rke
[Cape Canaveral, December 18, 2019, rke] - It doesn't look like much, as you can see in pictures, but up close, it is rather well-to-do. It? The CST-100 Starliner capsule from Boeing. Oh, I know, at the moment, the American company has a little bad press with what's happening with the famous Boeing 737 Max grounded since last March. Boeing therefore wants to restore its image a little bit on the space side, not that it needs it in this sector, but to make a good impression. In the eyes of the world, it would be the best to show that its capsule could meet NASA's expectations, which asked it - just like SpaceX for its Dragon capsule (see my report: click here) - to develop and build one to bring its astronauts, who, since July 2011, have been going up in Russian Soyuz. This 11 m3 Starliner conical capsule is a vehicle with external characteristics similar to those of the Apollo control and service module, but can carry up to 7 astronauts (instead of 3 for Apollo). On Wednesday, December 18, 2019, we were given the opportunity to visit the Commercial Cargo and Crew Processing Facility (C3PF). It is a building near the VAB, but much smaller, that contained the space shuttle processing facilities (OPF-3). This is where Boeing now houses its capsule development equipment. We therefore had a charming welcome, much less strict than we think, which allowed us to enter one of the assembly rooms where we were able to see the work on two habitable capsules, in tests. Boeing has so far been stingy with visits to its facilities for us, but in the end, it has left us with a good impression. The American company did not need to justify profitability. I'd rather fly in a Starliner than in 737... Max.

mardi 17 décembre 2019

Falcon 9 : colis express japonais de télécommunication sur orbite

SpaceX a lancĂ© sa fusĂ©e Falcon 9 avec JCSAT-18/Kacific-1 lundi 16 dĂ©cembre (19h10, locale, pile Ă  l'heure). Le lancement, le 77e pour un Falcon 9, a vu le satellite de communications commerciales s'Ă©lever sur une orbite de transfert gĂ©ostationnaire (GTO). La fenĂŞtre de lancement Ă©tait d'une heure et 28 minutes.  - Photo : rke
[Cape Canaveral, December 17, 2019, rke. English below] – Mission express pour SpaceX. Je dis express, parce que les lancements sont dorĂ©navant tellement bien rodĂ©s, que les fusĂ©es dĂ©collent au pas cadencĂ©. Ce n’est en tous cas pas une affaire banale, mĂŞme si, apparemment, les lancements se suivent et se ressemblent. D’ailleurs, le premier Ă©tage de la fusĂ©e Falcon 9 de ce vol, a dĂ©jĂ  volĂ© deux fois, et, ce qui extraordinaire, c’est de le voir filer dans les airs après une troisième utilisation. Ça, c’est aussi un exploit… et pas de la routine.
Les 4 pares de Falcon 9. De près. - Photo : rke
En deux mots, Falcon 9 a donc lancĂ© Ă  l’heure pile 19h10 locale ce 16 dĂ©cembre (1h10 en Suisse ce 17 dĂ©cembre), de Cap Canaveral, un gros satellite de tĂ©lĂ©communication de 6,9 tonnes (15'335 pounds) qui, comme son nom l’indique, doit couvrir la rĂ©gion Asie-Pacifique Ă  36'000 km d’altitude Ă  150 degrĂ©s de longitude Est. 

Pour populations isolĂ©es de l’Asie Pacifique
Falcon 9, 30 minutes avant le dĂ©collage. - Photo : rke
PropriĂ©tĂ© des entreprises Kacific et Sky Perfect JSAT Corp, un opĂ©rateur satellite Ă©tabli basĂ© Ă  Tokyo, cet engin relira les populations isolĂ©es tĂ©lĂ©coms (bande Ka et Ku), dont 600 millions de personnes, mais Ă©galement pour toutes sortes de services gouvernementaux : Ă©coles hĂ´pitaux, bureaux postaux, postes de police et casernes de pompiers.
Express, cela a Ă©tĂ© aussi l’occasion pour nous reporters, en ce lundi 16 dĂ©cembre. Comme SpaceX s’est complètement occupĂ© de nous (et pas la NASA), on a eu l’occasion de poser nos camĂ©ras Ă  distance seulement 5 heures avant le lancement, ce qui est plutĂ´t rare. Au dĂ©part du Samuel C. Phillips Park, on a donc posĂ© nos appareils sur le pas de tir SLC-40 de la base aĂ©rienne de l’US Air Force. Un endroit privilĂ©giĂ©.

Je suis trop dans la Lune
Difficile de régler les appareils,
le soleil en face. - Photo : rke
Et, une fois n’est pas coutume, nous n’avons pas Ă©tĂ© discriminĂ©s en tant que journalistes Ă©trangers. Une heure et demie avant le dĂ©collage, on a pu se rendre, tous, avec nos voitures, sur le CCAFS ITL Causeway, pour vois le dĂ©collage. De nuit, par temps limpide, on avait une vue très limpide de la fusĂ©e. Sauf que, un peu distrait, et trop dans la Lune, je me suis laissĂ© Ă  rĂŞvasser lors de la première seconde de dĂ©collage et j’ai oubliĂ© de faire clic-clac ! Mais, surpris et paniquĂ©, je me suis rattrapĂ© par la suite. VoilĂ  ce que ça donne (ci-contre).


Le pas de tir SLC-40... - Photo : rke
Falcon 9:
Japanese express parcel of telecom is on orbit
SpaceX launched its Falcon 9 rocket with JCSAT-18/Kacific-1 on Monday. The launch, the 77th for the Falcon 9, saw the commercial communications satellite lofted to a geostationary transfer orbit (GTO). The 1-hour 28-minute launch window opened at 7:10 PM EST on December 16, with an on-time liftoff.
Always faithful, my colleague
Don Hladiuk at the adjustment.
 - Photo : rke
[Cape Canaveral, December 17, 2019, rke] - Express mission for SpaceX. I say express, because the launches are now so well run in, that the rockets take off at a steady pace. In any case, this is not a trivial matter, even if, apparently, the launches follow one another and are similar. In fact, the first stage of the Falcon 9 rocket on this flight has already flown twice, and what is extraordinary is to see it fly through the air after a third use. That's also a feat... and not routine.

In short, Falcon 9 therefore launched on time at exactly 19:10 local time on 16 December from Cape Canaveral, a large 6.9-ton (15,335 pounds) telecommunications satellite that, as its name suggests, will cover the Asia-Pacific region at an altitude of 36,000 km at 150 degrees east longitude. 

Falcon 9 on takeoff. - Photo : rke
The 4 folded feet of falcon 9.
 - Photo : rke
For isolated populations in Asia Pacific
Owned by Kacific and Sky Perfect JSAT Corp, a Tokyo-based satellite operator, this device will connect isolated telecom populations (Ka and Ku band), including 600 million people, but also all kinds of government services: hospitals, post offices, police stations and fire stations.
Express, this was also an opportunity for us reporters on Monday, December 16. As SpaceX took full care of us (and not NASA), we had the opportunity to install our cameras remotely only 5 hours before the launch, which is quite rare. When we left Samuel C. Phillips Park, we landed our aircraft on the SLC-40 launch pad at US Air Force Base. A privileged place.
The settings. - Photo : rke
I'm too much in the moon
And, for once, we were not discriminated against as foreign journalists. An hour and a half before takeoff, we were all able to go, with our cars, to the CCAFS ITL Causeway to see the takeoff. At night, in clear weather, we had a very clear view of the rocket. Except that, a little distracted, and too much in the moon, I let myself daydream during the first second of takeoff and I forgot to click-clack shoot to do ! But, surprised and panicked, I later caught up. This is what it looks like.
The Launch & Landing of SpaceX. - Photo : rke
Two hours before launch. - Photo : rke




dimanche 15 décembre 2019

Amérique : 3 lancements cette semaine (Falcon 9, Soyouz et Atlas V)

Les quatre tours de lancement en un coup d'oeil. Tout Ă  gauche le pas de tir SLC-41 qui attend la capsule Starliner. Puis le pas de tir 39A (avec la grue). Tout au fond le SLC-40 de SpaceC et en premier plan le pas de tir 39B, avec la tour prĂŞte pour le lanceur de la NASA, SLS. - Photo : rke
La tour de lancement SLC-41
 vue de la page. - Photo : rke
[Cape Canaveral, December 15, 2019, rke, english below] – Eh, oui, me revoilĂ  aux USA pour la quatrième fois cette annĂ©e (mars, avril, juillet et dĂ©cembre). Ce seront mes 31es et 32es lancements accrĂ©ditĂ©s sur site. Mon but ? Finir 2019 en beautĂ© pour marquer le 50e anniversaire d’Apollo 11 (21 juillet 1969) que j’ai vĂ©cu Ă  Pleigne (JU), ado, Ă  l’âge de 13 ans. 
En attendant... sur la plage. 
par 27 degrĂ©s C. - Photo : rke
Cette semaine, je pourrai suivre trois lancements. D’abord, deux (accrĂ©ditĂ©s) de Cap Canaveral : (SpaceX / Falcon 9 avec le satellite japonais JCSAT 18/Kacific 1) prĂ©vu demain lundi 16 dĂ©cembre entre 7h10 et 8h38 locale (1h10 et 2h38 du matin en Suisse) et le plus important pour les AmĂ©ricains, Atlas 5 (CST–100 - Starliner) de Boeing prĂ©vu vendredi 20 dĂ©cembre Ă  6h36 (locale), 12h36 (heure suisse) dont la capsule d’essai « non habitĂ©e » s’amarrera Ă  la Station spatiale internationale (ISS), puis retournera sur Terre pour atterrir dans l’ouest des États-Unis après une croisière orbitale avant un vol d’essai en Ă©quipage de deux personnes. Un gros programme nous attend d’ailleurs cette semaine.

CHEOPS : Ă  l’assaut des planètes habitables…
Je ne suis pas Ă  Kourou,
Mais Ă  Cap Canaveral.
Et puis, je me sens un peu coupable de ne pas avoir choisir d’ĂŞtre Ă  Kourou, en Guyane française, pour assister au lancement du satellite CHEOPS (Characterizing Exoplanet Satellite). Ce n’est pas une question de prĂ©fĂ©rence de mission, mais d’agenda et de budget. Je ne peux pas, en effet ĂŞtre Ă  la fois Ă  Cap Canaveral et Ă  Kourou en mĂŞme temps puisque le dĂ©collage de la fusĂ©e russe Soyouz (la petite, mais la plus leste), dĂ©collera le mardi 17 dĂ©cembre. Ce Soyouz transportera le premier satellite de surveillance radar COSMO-SkyMed de deuxième gĂ©nĂ©ration, ou CSG 1, pour l’agence spatiale italienne (ASI). Le satellite CHEOPS de l’Agence spatiale europĂ©enne (ESA) volera comme charge utile secondaire lors de la mission.

The Characterising Exoplanet Satellite, CHEOPS,
will make measurements of alien worlds
that will help determine their nature. It will focus
 on Earth-to-Neptunesized planets orbiting
 nearby bright stars, and will measure
the size of the planet as it transits in front of the star.
- Photo : ESA
… par l’Uni de Berne et de Genève
Construit par Airbus Defense and Space en Espagne avec un instrument scientifique dĂ©veloppĂ© en Suisse – par l’Uni de Berne et de Genève –  l’engin observera les transits de planètes autour d’autres Ă©toiles pour mesurer leurs rayons. La fusĂ©e Soyouz 2–1b (Soyouz ST-B) utilisera un Ă©tage supĂ©rieur Fregat. Bon, comme la Guyane est en AmĂ©rique du Sud (dans le Nord), je suis quand mĂŞme aux AmĂ©riques, d’oĂą ce Blog, Press-Trip America. J’essaierai de vous commenter le lancement depuis ici, en Floride. Je ne suis donc pasaccrĂ©ditĂ© pour Kourou – bien que j’ai dĂ©jĂ  assistĂ© Ă  deux lancements (TVSat en 1987 et Smart One en 2003), puisque je ne suis pas sur place. Alors, Ă  bientĂ´t.

America: 3 launches this week (Falcon 9, Soyuz and Atlas V)
The PAD 39B tower waits for SLS
[Cape Canaveral, December 15, 2019, rke] - Well, yes, I'm back in the USA for the fourth time this year (March, April, July and December). These will be my 31st and 32nd accredited on-site launches. My goal? Finish 2019 in style to mark the 50th anniversary of Apollo 11 (July 21, 1969) that I lived in Pleigne (Jura, Switzerland), a teenager, at the age of 13. 
Oops! Oops! He's having
a little trouble, the guy.

This week, I will be able to follow three launches. First, two (accredited for me) from Cape Canaveral: SpaceX / Falcon 9 with the Japanese satellite JCSAT 18/Kacific 1 scheduled for tomorrow Monday, December 16 between 7:10 and 8:38 a.m. local (1:10 and 2:38 a.m. in Switzerland). Then, the most important for Americans, Boeing's Atlas 5 (CST-100 - Starliner) scheduled for Friday, December 20 at 6:36 a.m. (local), 12:36 p.m. (Swiss time) whose "uninhabited" test capsule will dock with the International Space Station (ISS), then return to Earth to land in the western United States after an orbital cruise and before a crowd test flight of two people. A big program is waiting for us this week.

CHEOPS: attacking the inhabitable planets....
Cheops will make observations of exoplanet-hosting stars to measure small changes in their brightness due to the transit of a planet across the star's disc, targeting in particular stars hosting planets in the Earth-to-Neptune size range. The information will enable precise measurements of the sizes of the orbiting planets to be made: combined with measurements of the planet masses, this will provide an estimate of their mean density – a first step to characterising planets outside our Solar System. - Photo : ESA
Florida Today, December 15, 2019
Florida Today
December 15, 2019
And then I feel a little guilty for not choosing to be in Kourou, French Guiana, to attend the launch of the CHEOPS (Characterizing Exoplanet Satellite) satellite. It is not a question of mission preference, but of agenda and budget. I cannot, indeed, be both in Cape Canaveral and Kourou at the same time since the takeoff of the Russian Soyuz rocket (the small but the most powerful), will take off on Tuesday 17 December. This Soyuz will carry the first second-generation COSMO-SkyMed radar surveillance satellite, or CSG 1, for the Italian Space Agency (ASI). The European Space Agency (ESA) CHEOPS satellite will fly as a secondary payload during the mission.

... by the University of Bern and Geneva
Built by Airbus Defense and Space in Spain with a scientific instrument developed in Switzerland – by the University of Bern and Geneva – the device will observe the transit of planets around other stars to measure their rays. The Soyuz 2-1b (Soyuz ST-B) rocket will use an upper Fregat stage. Well, since Guyana is in South America (in the North), I am still in the Americas, hence this blog, Press-Trip America. I'll try to comment on the launch from here in Florida. So I am not accredited for Kourou - although I have already attended two launches (TVSat in 1987 and Smart One in 2003), since I am not there. So, see you soon.